Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, «s'est étonné» jeudi des conditions posées par le Premier ministre à la cession à la ville des terrains des Batignolles.

Lors de sa conférence de presse de rentrée, M. de Villepin s'est dit jeudi «prêt à céder à la ville de Paris la totalité des terrains des Batignolles», «à condition qu'elle s'engage à y réaliser dans les 18 mois 2.000 logements intermédiaires et 1.000 logements étudiants».

«Nous prenons acte avec le plus grand intérêt de l'acceptation par le Premier ministre de faciliter la cession à la Ville de Paris de tous les terrains des Batignolles», indique le maire dans un communiqué, rappelant qu'il l'avait déjà «publiquement demandé». « Je suis en revanche très étonné par les conditions que pose le Premier ministre», poursuit le maire, notant que cela «semble exclure que la ville de Paris construise des logements sociaux aux Batignolles».



Le projet de la mairie pour les Batignolles avait été mis au point dans le cadre de la candidature de Paris pour les Jeux de 2012, qui prévoyait d'installer le village olympique dans cette emprise, la dernière qui soit libre à Paris. Il envisageait la réalisation «d'environ 3.500 logements», dont 50% de logements sociaux avec «une part significative» destinée aux étudiants et aux jeunes travailleurs, et 50% pour le logement intermédiaire et le logement privé, rappelle le communiqué.

Quant au délai de 18 mois évoqué par le Premier ministre, «il n'est tout simplement pas réaliste», estime le maire, et «traduit une étonnante méconnaissance des procédures légales à prendre en compte: adoption définitive du PLU, création d'une ZAC sur l'ensemble du site et délivrance des permis de construire».

M. Delanoë note encore qu'une fois la cession intervenue, «à un prix conforme à la vocation sociale du programme d'habitations», les terrains devront être «immédiatement libérés» par la SNCF et Réseau ferré de France. Il «regrette que le logement social soit en fait le grand absent des annonces d'aujourd'hui», et qu' «aucune mesure incitative destinée à favoriser la solidarité entre communes au niveau régional (n'ait) été présentée», afin que la production de logements sociaux soit assurée «par l'ensemble des communes, en particulier par celles qui refusent d'appliquer la loi SRU».

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