Quand le monde merveilleux de l'infiniment petit fait encore rêver les «grands enfants» à travers les maquettes, il les entraîne dans un voyage à travers le temps. C'est ce que propose le salon Intermat en mettant à l'honneur les anciennes machines de Poclain avec l'association «Génération Deux». Découverte.
Sur le salon Intermat, l'association «Génération Deux» met sous les feux de la rampe une machine fabriquée en 1954 entièrement restaurée et en état de marche. Créée en 1989, cette association regroupe les personnes qui ont contribué au développement de la marque Poclain et qui désirent perpétuer «les valeurs fortes de l'entreprise que sont le désir d'entreprendre, l'amitié et la solidarité». Elle s'est également donné comme mission de sauvegarder le patrimoine de l'entreprise, qui fut le premier constructeur français de pelles hydrauliques, aujourd'hui disparu. Sur le stand de Génération deux à Intermat, des films et des images de matériels et chantiers des archives Poclain sont également projetés, pour se remémorer les projets d'antan. Une Poclain TP 300 sur châssis GMC de 1946, en parfait état de marche, est aussi présentée.
Des « fondus fêlés »
Quant aux amateurs de maquettes, ils retrouvent toute la collection de modèles réduits Poclain et peuvent se procurer deux nouveaux collectors.
Sur le stand, deux passionnés font vivre en direct le montage de maquettes. Une TY45 animée par un circuit hydraulique «fonctionnant comme une vraie», explique Gérard Blin, président de l'association, et une 35CK plus réelle que nature, où tous les composants ont été réalisés dans le moindre détail.
Les anciens de Poclain, sont des «fondus fêlés», comme les appelle Gérard Blin. «Ce sont une race spéciale de gens qui sont tombés amoureux de Poclain, comme Obélix est tombé dans la potion magique et qui font découvrir leur passion. C'est incroyable ce que ces gens sont capables de faire, à force de ténacité…», explique-t-il, avant de préciser qu'au mois d'octobre «Génération Deux» fêtera son 20ème anniversaire.
Un peu d'histoire…
Le 1er mai 1927, Georges Bataille, agriculteur au Plessis Belleville (Oise) s'associait au mécanicien pour créer les «Ateliers Bataille & Léger». Trois ans plus tard, suite au décès d'Antoine Léger, la société changeait de forme pour devenir les «Ateliers Bataille & Fils», puis le 12 décembre 1930 les «Ateliers de Poclain» avant d'évoluer vers la société «Poclain S.A.».
Le nom de Poclain vient d'un lieu dit «Poque à lin», «en patois picard, qui était en réalité une mare située près de l'usine où les agriculteurs de la région, faisaient rouir le lin», souligne Gérard Blin.
35.000 archives
Depuis sa création, «Génération Deux» a rassemblé tout ce qui aujourd'hui constitue le patrimoine de Poclain, resté pendant de longues années le leader mondial de la pelle hydraulique.
«A ce jour, nous disposons de très nombreuses archives, commerciales et internes, de plans de bureau d'études, de photos, diapositives et ektachromes, environ 350.000. De plus, environ 500 films de différents formats et en différentes langues ont été répertoriés ou sont en cours d'identification par les bénévoles de l'association. Enfin une collection impressionnante d'objets publicitaires ou promotionnels vient compléter cette énumération», explique Gérard Blin.
A noter que «Génération Deux» s'est fixé comme nouvel objectif très ambitieux, avec l'aide de la municipalité du Plessis Belleville, l'ouverture d'un musée dans les locaux qui abritèrent le siège social de la société. «Pour cela, nous aurons besoin de l'appui de tous les sponsors, que ce soit les communautés locales aussi bien que les anciens partenaires de Poclain, qu'ils aient été fournisseurs ou bien encore clients», fait remarquer Gérard Blin. Ce conservatoire aura pour but de centraliser la mémoire de Poclain, de montrer le savoir-faire de l'entreprise par des objets et documents du patrimoine, de mettre à disposition les archives en sa possession, de faire connaître les produits qui furent fabriqués.
Maquette Poclain
Maquette 1/50ème du modèle de la TP 30.
Modèle Poclain 220 CK
Cette machine est équipée d'un moteur Deutz F10L413 d'une puissance de 178 kW. Son poids est de 44 tonnes.
Modèle Poclain 300 CK
La Poclain 300 CK d'un poids de 58 tonnes est équipée d'un godet de 2,3 m3. Son moteur Deutz F12L413 a une puissance de 199,4 kW.
Modèle Potain LY 80 2P
La Poclain LY80 2P d'un poids de 14 tonnes est équipée d'un moteur Deutz F6L912, d'une puissance de 55,2 kW et d'un godet d'une capacité de 0,7 m3.
Quelques anciens de chez Poclain
Au centre Gérard Blin, président de l'association Génération Deux, à ses côtés des anciens.
Photos d'archives
Depuis sa création, l'association a rassemblé tout ce qui aujourd'hui constitue le patrimoine de Poclain.
Un travail de fourmi
Environ 350.000 archives sont à ce jour répertoriées.
En 1914, un passionné de mécanique, Antoine Marrel, alors garagiste à Saint-Etienne concessionnaire Berliet, consacrait son temps et son talent à l'élaboration d'une caisse à crémaillère. La grande aventure commençait et en 1919 la société Bennes Marrel fut créée. Elle s'installa à Saint-Etienne et saisit immédiatement l'opportunité que représentait l'après-guerre, c'est-à-dire les importants besoins de reconstruction. La société a acquis sa renommée en lançant sur le marché une «benne basculante». Cette réalisation, première d'une longue série, permit d'équiper les camions américains issus des surplus de la guerre et révolutionna le déchargement des matériaux qui s'effectuait jusque-là à la main.