EMPLOI. Les bureaux d'études réuni au sein de la Fédération Cinov demandent aux pouvoirs publics des règles plus claires sur le télétravail.
Au moment d'annoncer le reconfinement, le Gouvernement a incité les entreprises à recourir au télétravail cinq jours sur cinq quand cela était possible ; tout en assurant que des professionnels tels qu'ingénieurs et architectes pourraient se rendre ponctuellement sur leur lieu de travail si cela était nécessaire. C'est cette ambiguïté qui a fait réagir la Fédération Cinov, qui fait état au sein de ces troupes d'un "découragement [...] jamais rencontré jusque là", dans un communiqué de presse diffusé le 5 novembre 2020. "Cette nouvelle injonction paradoxale fait craindre le pire aux responsables des TPE et PME non seulement de notre branche, mais plus largement à l'équilibre économique de notre pays", assure Frédéric Lafage, président de l'organisation. En toile de fonds, l'inquiétude sur les responsabilités qui pourraient retomber sur un employeur qui imposerait à ses équipes de se déplacer - au risque de contracter le covid. Cette situation entraînerait ainsi un "désarroi", avec des "décisions qui protègent plus ceux qui les prennent que ceux à qui elles s'imposent", la menace d'une visite de l'inspection du travail pesant sur chaque société.
Le Cinov rappelle par ailleurs que nombre de salariés ne souhaitent visiblement plus télétravailler, après un premier confinement particulièrement éprouvant pour eux. "Toutes et tous sont mobilisés, prêts à poursuivre les efforts demandés mais il faut retrouver de la sérénité et sortir du climat de défiance qui est en train de s'instaurer." Si rien n'était fait pour rendre la situation plus lisible, un "effondrement" d'entreprises qui ne sont pas contraintes de fermer administrativement serait envisageable, dans la mesure où le "travail sur ordinateur" ne constitue pas, assure le Cinov, la seule dimension de travail de l'ingénieur.