REACTION. Alors que la possibilité de créer une taxe "béton" a été évoquée la semaine dernière, aussitôt démentie par le Gouvernement, la filière béton tient à réagir et dénonce un "amalgame".
"Nous ne sommes pas concernés par cette taxe béton et par l'artificialisation des sols", tient à nous confier Philippe Gruat, vice-président de la filière béton. Ce dernier regrette l'amalgame fait sur les propos du ministre Nicolas Hulot. "Notre matériau n'est pas concerné car la question porte sur l'artificialisation des sols par plusieurs matériaux, comme le bitume ou l'acier notamment utilisés pour la construction de centres commerciaux", précise-t-il. Pourquoi alors parler de taxe béton, le mot est mal employé, estime-t-il et regrette que les propos du ministre aient été détournés car "nous n'avons pas vu d'allusion au béton".
"Il y a eu malentendu sur le matériau et sur le fond car la filière béton s'inscrit parfaitement dans une logique de préservation des sols et des terres agricoles", explique Philippe Gruat. Il fait valoir que la filière "amène des solutions" en ce sens pour densifier les centres villes. Par exemple, il évoque la possibilité de construire en hauteur et de permettre la végétalisation des espaces avec notamment des bétons drainants. Il rappelle aussi le travail de la filière sur l'aspect réseau (eau, électricité, fibre…).
Sur le fond, "nous sommes d'accord". "L'artificialisation des sols n'est pas une bonne chose", insiste Philippe Gruat. "Nous pensons qu'il faut peut-être se pencher sur la déconstruction et reconstruction" car "il est facile de déconstruire" et que "cela permet de recycler le matériau et de le rendre plus esthétique et performant".