Après neuf mois consécutifs de baisse, les taux d'intérêt fixes des crédits immobiliers se sont stabilisés ce mois-ci, d'après la dernière note de conjoncture du courtier en ligne Empruntis. Selon la BCE, les conditions de crédit devraient rester difficiles.
Le "statu quo". Selon la note conjoncturelle du courtier en ligne Empruntis publiée ce mercredi, les taux d'intérêts des crédits immobiliers se sont stabilisés à 4,15% sur 15 ans et 4,30% sur 20 ans pour les taux moyens. Après neuf mois consécutifs de baisse, les taux moyens constatés sont donc les mêmes que ceux du mois dernier. "Seules les durées de 10 et 25 ans bénéficient de quelques très légères baisses, avec -0,05%, mais pas de quoi modifier la tendance", précise le courtier. Il observe que les taux varient ainsi de 3,80% pour la durée de 7 ans à 5% pour 30 ans.
Stabilité des taux variables
Toutes les durées inférieures ou égales à 20 ans s'établissent donc "sous la barre des 4%". "Seule la durée de 30 ans enregistre une baisse significative de l'ordre de 0,25%" note Empruntis. Du côté des taux variables, ils restent stables ou en très légère hausse. "Les taux variables moyens semblent se stabiliser autour de 3,60%".
En conclusion, Empruntis ne prévoit pas de mouvement particulier en août, mais réserve son avis pour la rentrée : "l'évolution des taux semble incertaine (...) en raison de deux arguments contradictoires qui s'affrontent" : l'un "haussier (...), si le OAT augmentent les banques affirment vouloir suivre le mouvement" ; l'autre "baissier (...) le mois de septembre correspondant au second temps fort habitat de l'année", quand les banques jouent sur la concurrence.
BCE : Les conditions de crédit en Europe toujours difficiles
Selon un rapport de la Banque Centrale européenne (BCE) paru mercredi, même si elles se sont durcies au printemps, les conditions de crédit en Europe, l'ont été moins sévèrement qu'au premier trimestre. Alors que durant ce dernier, sur les 118 banques qui participent au sondage, 43% avaient resserré la vis à vis des entreprises, 28% pour les particuliers, elles sont respectivement 21% et 22% à l'avoir fait le deuxième trimestre. Incertitudes sur la conjoncture économique et sur l'activité industrielle, donc risques de faillites ou d'insolvabilités, sont les principales raisons avancées par les banques.
Alors que les entreprises ont eu peu recours au crédit, côté particuliers, la demande a été positive, selon le rapport de la BCE. Cités par l'AFP, analystes comme économistes, même s'ils y voient des signes "encourageants" voire d'optimisme, jugent que cette étude "n'en alimente pas moins les inquiétudes" : "Nous sommes encore très loin d'un assouplissement des critères du crédit, ce qui suppose que la relance sera plutôt morose une fois que la zone euro sera finalement sortie de la récession", souligne par exemple Ben May, de Capital Economics à l'AFP. Et de rappeler l'appel de la BCE aux banques européennes, d'alimenter les financements, en contrepartie des plans de relance nationaux et des liquidités de la BCE, dont elles ont été largement bénéficiaires.