L'essentiel des bonnes performances du groupe Tarkett provient de la croissance organique, notamment dans les pays émergents. Le spécialiste des revêtements de sols et surfaces sportives affiche ainsi un chiffre d'affaires en hausse de 8.8% en 2011, malgré des prix de matières premières qui se sont envolés. Détails.
Le fabricant de revêtements de sols et surfaces sportives Tarkett vient de publier ses résultats pour l'année 2011, et se réjouit d'annoncer un chiffre d'affaires en croissance (+8.8%) et un résultat net qui s'élève à 25 M€.
« Il s'agit de la meilleure performance dans notre secteur », se félicite Michel Giannuzzi, Président du directoire du groupe Tarkett. Et de rappeler que l'essentiel de cette performance provient de la croissance organique du groupe, à +6.8%. Dans les pays dits « matures », les marchés restent étales : + 5% en Europe de l'Ouest, +2% en Amérique du Nord. Ce qui a tiré la croissance, c'est l'innovation. « En 2011, 30% des collections ont été renouvelées, notamment en termes de design et de technologie », soutient Michel Giannuzzi. Sur ce plan, il affirme ainsi que tous les produits Tarkett émettent désormais dix fois moins de COV qu'auparavant, tandis que l'ensemble des gammes homogènes ont adopté des formulations chimiques sans phtalates. En revanche, dans les pays émergents, le groupe affiche une croissance moyenne de 21%. « La croissance y est très forte car nous sommes bien positionné, explique le président du directoire. Cette zone représente, en 2011, 38% de notre activité, contre 34% l'année précédente ».
Prudence, encore prudence
Côté perspectives, le groupe préfère jouer la prudence pour 2012. En effet, en raison de la forte hausse des prix des matières premières, Tarkett a déjà subi de larges préjudices l'an dernier, voyant sa marge opérationnelle (EBITDA) chuter de 14%, à 191 M€. « C'est un impact de 110 M€ sur nos marges », indique Michel Giannuzzi. Du coup, les prix d'achat du groupe ont augmenté de 12%, induisant une hausse de ses prix de vente dès la fin 2010 et durant toute l'année 2011. Si, au final, cela aura permis de compenser 65% de l'impact, cela reste insuffisant et de nouvelles hausses de prix sont annoncées pour cette année. « Il nous faut l'étaler dans le temps pour retrouver de la stabilité », reconnaît le Président du directoire. Or, si tous espèrent une stabilisation des prix des matières premières, l'accalmie du 4e trimestre 2011 semble chahutée par des mois de janvier et février qui ont vu les prix repartir à la hausse.
« Nous avons fait peu d'acquisitions en 2011, contrairement aux années précédentes, certainement parce qu'il y a eu moins de mouvements », poursuit-il. En effet, l'unique opération d'acquisition du groupe en 2011 a concerné l'entreprise française Parquet Marty, en juillet dernier. Si les chiffres sont encore peu probants, « notre priorité est d'abord de faire redécoller les ventes, de redynamiser la partie commerciale, viendra ensuite un gros travail sur la rénovation de la capacité de production », détaille Michel Giannuzzi. Cependant, la stratégie de Tarkett en matière d'acquisition est plus vive que jamais, le groupe étant dès à présent « en négociations exclusives » pour reprendre l'activité sols souples du polonais Gamrat. « Cela pourrait nous permettre de renforcer notre présence en Europe centrale et d'acquérir des capacités de production de bonne qualité qui contribueraient à poursuivre notre croissance », confie le Président du directoire. La question du prix sera bien sûr au centre des négociations… Dans tous les cas, Tarkett assure avoir « la puissance de feu » nécessaire pour multiplier les acquisitions, petites ou grosses.
-Sols souples : 65%
-Bois et stratifiés : 11%
-Surfaces sportives : 11%
-Dalles caoutchouc + accessoires : 13%