Une étude publiée par le Centre d'information sur le ciment et ses applications (CIMBETON) vient de conclure qu'il n'existe pas de différences entre les systèmes constructifs en termes d'impacts environnementaux lorsqu'il s'agit de constructions BBC. Analyse détaillée.

L'étude Cimbéton, publiée à l'occasion du salon Batimat, a été lancée il y a 18 mois, et a pour objectif de connaître réellement les impacts environnementaux du système constructif traditionnel - souvent décrié - représentatif du marché dans ses différents matériaux : bloc-béton, béton banché, béton cellulaire, brique, monomur de terre cuite, ossature bois.

 

Elle est arrivée à une conclusion qui révèle qu'il existe des différences très faibles de ces systèmes constructifs, ce qui signifie que le béton, contrairement aux idées reçues qui sont véhiculées, se positionne souvent très bien. Pour mener à bien cette étude, deux maisons individuelles (pain-pied et R+1) et un petit collectif ont servi de référents. Pour les premières, on a choisi des modèles représentatifs et utilisés par les thermiciens pour définir les réglementations thermiques. Une fois ces différents systèmes constructifs sélectionnés, on leur a adjoint différents types d'isolant, des systèmes de chauffage mixte gaz-électricité et on les a positionnés dans trois zones climatiques bien définies (continentale, tempérée, méridionale). Toutes ces variables ont déterminé pas moins de 97 combinaisons. En outre, l'objectif de départ était d'étudier des maisons qui doivent répondre à la prochaine réglementation thermique et au label BBC-Effinergie. Soit une consommation donnée de 50kWh ep/m2/an, variant selon la zone climatique choisie. Cette première phase de l'étude thermique a été réalisée par le cabinet Tribu Energie.

 

La seconde phase de l'étude, initiée par la société Ecobilan, a consisté à définir et évaluer l'impact environnemental de ces constructions. Comment ? Pour évaluer un impact environnemental, il existe des outils comme l'inventaire du cycle de vie (ICV) concernant le matériau seul. Pour aller plus loin, des analyses de cycle de vie (ACV) ont été mises en place, qui s'intéressent non plus à un produit isolé mais à un système constructif global. Leur mise en forme se traduit par les FDES, qui simplifient la lecture de ces ACV. Cimbéton a souhaité aller plus loin que le système constructif, en étudiant le bâtiment lui-même en termes de performances thermiques. A ce moment, il s'agit d'étudier la Qualité environnementale des bâtiments (QEB).

Le climat : un facteur primordial

La QEB, c'est la prise en compte de la somme des FDES pour l'ensemble des matériaux qui constituent le bâtiment, ainsi que l'énergie pour la mise en œuvre de la maison, son fonctionnement (impact des matériaux et de l'énergie de la vie à l'intérieur de la maison) et la déconstruction de cette maison (recyclage). Au total, l'étude a nécessité l'utilisation de 130 FDES (1 FDES donne 10 indicateurs environnementaux, ndlr). Il faut savoir qu'il y a une marge d'erreur calculée par les spécialistes des FDES, définie aux alentours des 10%. Enfin, Cimbéton a arbitrairement choisi des maisons qui ont une durée de vie d'environ 100 ans, considérant qu'il s'agissait d'une durée souhaitable et recevable dans le bâtiment.

 

Les résultats de l'étude, quels sont-ils ? D'un point de vue thermique, il en ressort qu'il est possible d'atteindre les performances BBC avec tous les systèmes constructifs cités plus haut. « C'est important, notamment pour les industriels et les architectes », souligne l'animatrice réseau Maîtres d'œuvre de Cimbéton, Judith Hardy. Bien sûr, il faudra veiller à une bonne isolation ou à la réduction des ponts thermiques, « mais la première réponse, c'est que c'est possible », insiste-t-elle. Toutefois, il y a un bémol : le système constructif en monomur terre cuite ne passe pas en zone climatique continentale, il faudrait rajouter des isolants, mais ce n'est pas dans la logique du produit. En ce qui concerne les impacts environnementaux, l'étude s'est intéressée à deux impacts principaux (parmi les 10 que donne la FDES, ndlr) : la consommation en énergie primaire et le changement climatique. « Le premier enseignement est que l'impact environnemental de la consommation d'énergie primaire est fonction de la zone climatique », affirme Judith Hardy. « La deuxième conclusion, c'est que le second facteur impactant est la consommation énergétique, pour 2/3 à 3/4e de la totalité de l'impact », poursuit-elle. Ainsi, à l'intérieur d'une même zone climatique, l'analyse fine des différents résultats montrent une similitude des impacts des différentes solutions pour la plupart des indicateurs environnementaux, précise l'étude. En conclusion générale, Cimbéton confirme que « les solutions béton sont bien placées et répondent à toutes les exigences environnementales », comparativement aux autres matériaux étudiés.

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