A l'heure des économies d'énergies, il est important de s'assurer du bon fonctionnement d'un système de chauffage. Or, souvent, tartre, corrosion et boue viennent obstruer les circuits et impactent les performances du système. Quels moyens pour s'en prémunir ?
63% des systèmes de chauffage utilisent l'eau comme fluide colporteur, rappelle Best Water Technology (BWT). D'où l'importance de s'assurer de sa qualité. Car avec le temps, corrosion, embouage et tartre viennent abîmer et obstruer le réseau avec plus ou moins de gravité. Autant de risques qui impactent les rendements énergétiques et entraînent des pannes, une surconsommation énergétique... "Pour des installations qui revendiquent plus de 100% de rendement, 1 mm de tarte suffit à faire chuter ces performances à 76%, si la situation dure", détaille Sophie Vatin-chaix, responsable d'activité SoluTECH chez BWT.
Les réglementations thermiques concernant les niveaux de consommation, font que le choix se porte sur des équipements à haut rendement qui, si soumis à ces risques, perdent en efficacité. "Avec la RT2012, on demande de consommer 10 fois moins qu'il y a 30 ans", explique Sophie Vatin-chaix. Mais en France, il n'existe à l'heure actuelle aucune obligation de traitement des eaux de chauffage et 80% des installations ne sont pas traitées. Ci-dessous, quelques points à prendre en considération pour conserver un système de chauffage performant.
Identifier les dysfonctionnements
S'il est conseillé de faire appel à un professionnel pour régler le problème, avant cela, le particulier peut lui même repérer les symptômes et les dysfonctionnements. Voici quelques cas qui doivent vous inquiéter :
- Radiateurs et chaudières qui émettent des bruits
- Les émetteurs sont froids par endroits
- De l'eau colorée ou boueuse sort lors de la purge
- Une maison ne se réchauffe pas, alors que le chauffage tourne à plein régime
Rechercher l'origine de la panne
Les origines des dysfonctionnements liés à l'eau sont multiples. De part sa composition, elle peut déposer du calcaire, percer ou embouer un circuit. Son acidité et son alcalinité rentrent également en ligne de compte, ainsi que sa concentration en minéraux (sulfates, carbonates, chlorures...). Autant de causes qui peuvent amener corrosion et entartage.
La présence d'oxygène dans l'eau, quant à elle, vient oxyder les métaux. De plus, la température de l'eau dans un système de chauffage est : "à basse température, presque corporelle. Ce qui favorise le développement de micro-organismes", avance Sophie Vatin-chaix. Autant d'éléments qui génèrent boue et dépôts de sédiments qui bouchent et bloquent les conduits, les vannes, les pompes, les thermostats et impactent le débit et les performances énergétiques.
Mettre en place les solutions adaptées
Pour éviter de tels problèmes, plusieurs solutions s'offrent au particulier. Il peut, lui-même prélever de l'eau et l'envoyer à un laboratoire pour qu'il l'analyse. Il est à noter qu'il faut prélever l'eau d'appoint (eau de ville) et l'eau de circuit de chauffage, pour une analyse complète.
Si le système est touché, une opération de désembouage peut être appliquée. Un professionnel injecte un traitement dans le circuit qui disperse boues, oxydes et tartre (selon BWT, les doses sont insuffisantes pour présenter un risque pour l'environnement). L'installation est ensuite vidangée, rincée, puis remplie d'eau neuve. L'eau justement est contrôlée pour s'assurer de sa compatibilité avec les matériaux par exemple. Aspect préventif oblige, en plus du problème, ce sont les causes qui doivent être traitées. Ainsi, à la fin de l'opération, le professionnel injecte un autre traitement pour éviter toute récidive. "Un particulier qui dispose des connaissances techniques suffisantes peut réaliser cela lui-même (cas rare). Mais mieux vaut confier cette tâche à un professionnel", conseille Sophie Vatin-chaix. Autrement dit, bricoleur du dimanche, s'abstenir.
Prévention et prescription
BWT rappelle que c'est à l'installateur chauffagiste de recommander les opérations adaptées, au moment d'un remplacement de chaudière, ou d'un entretien annuel par exemple. Qu'il s'agisse d'une installation neuve ou ancienne. Mais dans la réalité, son rôle se limite généralement à du conseil et rien n'oblige le particulier à le suivre.