Des délégués du syndicat américain United Auto Workers (UAW) souhaitent prendre la parole à l'assemblée générale des actionnaires du groupe pour demander une convention d'entreprise sur les conditions de salaire et de travail dans une filiale du Massachussetts.

Ces délégués syndicaux de la filiale Saint-Gobain Abrasives de Worcester (Massachusetts, nord-est des Etats-Unis) seront reçus en leur qualité d'actionnaires et non en tant que représentants syndicaux, ont-ils indiqué lors d'une conférence de presse jeudi matin à Paris, où ils sont arrivés dimanche.

La direction générale du groupe Saint-Gobain ne reconnaît pas la section syndicale élue en août 2001 par 406 voix contre 386 dans l'usine de Worcester.
Cette section a été reconnue en janvier 2002 par la direction de la filiale américaine.

Les syndicalistes américains accusent la direction de leur filiale de vouloir "réduire les normes et garanties pratiquées par l'entreprise", avant son rachat il y a quatre ans par Saint-Gobain, en invoquant des impératifs de rentabilité.

Ils l'accusent également d'avoir unilatéralement "bloqué la rémunération de certains employés durant cinq ans", "fondé les revalorisations de salaires sur le mérite, sans préciser la signification de cette notion", "revu à la baisse les dispositions sociales" et "réduit de moitié les garanties d'assurance-vie" des employés.

Selon les délégués syndicaux, depuis l'ouverture des négociations le 7 février 2002, la direction de la filiale américaine de Saint-Gobain ne manifeste pas la volonté de "véritablement négocier".

C'est la raison pour laquelle ils veulent s'adresser directement aux actionnaires, après avoir demandé en vain à la direction du groupe d'intervenir pour prendre directement en charge la négociation. "Nous pensons que c'est à la direction générale de Saint-Gobain d'intervenir désormais pour débloquer la négociation", ont-ils dit. Celle-ci a refusé de les recevoir jusqu'à présent.

Les syndicalistes américains ont affirmé que "le comportement de Saint-Gobain Abrasives commence à faire du bruit aux Etats-Unis, notamment dans l'Etat du Massachussetts". Ils menacent le groupe d'une "campagne internationale" auprès des diverses instances juridiques et syndicales.

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