Le défi était de taille pour Bang architectes : agrandir une petite maison de 60 m2 enclavée au fond d'une cour du 20ème arrondissement de Paris. Après réflexion et évaluation, le duo Nicolas Gaudard et Nicolas Hugoo finit par imaginer une surélévation héliotrope en bois. Visite et explication.
Banale, la maison de départ ne payait pas de mine. Et pourtant. Située dans une petite cour du 20ème arrondissement de Paris, elle est devenue en huit mois une construction magistrale de haute voltige se hissant sur plusieurs mètres de haut. Un rêve pour les propriétaires.
Installés depuis une dizaine d'années dans cette petite bâtisse de 60 m2, ils cherchaient à augmenter leur espace de vie mais surtout à gagner en clarté et en luminosité. S'étendant sur une parcelle étroite, l'habitation a donc pris de la hauteur ! Bang architectes, en charge du projet, a logiquement opté pour une surélévation, en créant un nouveau volume comprenant deux étages tramés à travers une grille régulière et verticale. Un parti pris original qui ne passe pas inaperçu dans le quartier, d'autant plus que la construction est élégamment habillée de bois. Un critère porté non seulement par une ambition esthétique mais aussi par une nécessité structurelle. Comme l'explique Nicolas Gaudard, un des acteurs de l'agrandissement, l'utilisation du bois s'est imposée logiquement : «C'est un matériau sain, économique qui permet de supporter la faiblesse de l'existant». Et pour renforcer un peu plus les murs fragiles de la maison de base, de grandes «échasses» ont été posées.
Une surélévation de deux étages
Mais le bois a également joué un rôle important dans l'organisation du chantier. Si les occupants n'ont pas pu rester chez eux pendant la durée des travaux (8 mois), l'ensemble des tâches, et plus particulièrement la construction de la structure, a dû être effectué in situ. En effet, les éléments ont été assemblés sur place : «La principale difficulté était le manque de place pour travailler», confie Nicolas Gaudard. Avant d'ajouter : «On a rentré la plupart des pièces en longueur et beaucoup ont été façonnées à la main». Au final, la maison grimpe sur quatre niveaux. Au rez-de-chaussée, l'espace est vide et pensé pour un aménagement futur, le premier étage abrite les chambres d'enfants ainsi qu'une petite salle de bains, le troisième, la chambre parentale et le quatrième, le plus lumineux, le salon et la cuisine ouverte. Pour relier le tout, un escalier contemporain décroissant aux allures de jeux d'enfant a été entièrement conçu par les architectes. En outre, l'intérieur ne dispose d'aucune cloison afin de laisser place à la modularité et à l'éclairage naturel.
Profitant désormais d'une hauteur de plafond de 2m70 et d'une vue dégagée, la famille semble aujourd'hui ravie de son nouveau petit nid bien perché sur les hauteurs de Paris.
Contexte
Située dans le 20ème arrondissement de Paris, la surélévation imaginée par Bang architectes, est magistrale.
Façade arrière
Le but de la surélévation consistait à gagner en espace habitable et en luminosité.
Façade depuis l'entrée de la parcelle
La recherche de lumière a guidé la conception et a permis de privilégier la hauteur.
Vue depuis la terrasse
Une petite terrasse a été créée par les architectes afin d'offrir un espace de détente pour les habitants.
Contre-plongée sur la façade d'entrée
La grille verticale visible en façade joue également le rôle de brise-soleil et offre une sorte de filtre aux vis-à-vis.
Escalier
Les architectes ont créé un escalier contemporain pour relier les différents étages de l'habitation.
Contre plongée escalier
Intérieur
l'intérieur ne possède pas de cloison pour donner un effet loft et privilégier la modularité et la luminosité.
Vue de nuit
Axonométrie
Avant/après
Maîtrise d'œuvre : Bang Architectes (Nicolas Gaudard et Nicolas Hugoo)
Maîtrise d'ouvrage : privée
Localisation : Paris, 20ème
SHON totale : 170 m²
SHON crée : 98 m²
Coût total : 270.000 € TTC
Démarrage des études : février 2009
Date de livraison : octobre 2010