REHABILITATION. Afin de gagner en superficie et en confort, un couple réhabilite son appartement parisien. Il choisit la solution d'une surélévation en bois de 57 m2 avec terrasse. Le nouveau lieu s'adapte aux codes architecturaux de la façade rue, tandis que son intérieur se personnalise. Visite.
Construire du neuf au cœur de Paris, un pari fou ? Pas si sûr... En témoigne ce projet de réhabilitation d'un appartement de 70m2. "Les propriétaires du bien souhaitaient étendre le bâtiment en hauteur via la réalisation d'une extension", explique Sylvia Ghipponi de l'agence d'architecture Collectif 07.
Initialement, toutes les pièces de vie - séjour et trois chambres - se trouvent sur le même niveau. Le projet de surélévation "permet d'envisager le déplacement des chambres à l'étage et de conserver l'existant pour le dédier uniquement au séjour", précise l'architecte.
Afin d'assurer la concrétisation du projet sur ce bâtiment construit avant 1900, un diagnostic approfondi a été effectué. "Il a permis de vérifier que la surélévation en bois ne fragiliserait pas les capacités structurelles de l'ancien. Il fallait être sûr que cette dernière ne surcharge pas les fondations." Après cela, les travaux ont réellement pu commencer.
Aujourd'hui, la surélévation se confond avec l'existant et le résultat est à la hauteur des espérances : surface habitable doublée, espaces de vie chaleureux et lumineux et façades sublimées.
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Les parois en bois dessinent le nouveau lieu
Petit à petit, les parois en bois sont acheminées jusqu'au sommet du bâtiment. Assemblées les unes autres, elles dessinent progressivement le nouvel espace de vie. On aperçoit déjà la fenêtre de toit qui viendra baigner de lumière la pièce.
Larges menuiseries et volets dépliants pour la terrasse
Les ouvertures donnent du rythme à la façade et permettent à la lumière naturelle de rentrer aisément dans le logement. Au sol, les lames de bois propulsent le regard vers les pièces de vie et font écho au côté linéaire de la façade.
Une dent creuse pour implanter une surélévation
Le bâtiment, coincé entre plusieurs immeubles, ne comportait que de deux étages. Résultat : contrairement à ces voisins qui font le double en hauteur, il crée visuellement un "trou" dans le décor (d'où le terme "dent creuse"*). Un espace propice à la réalisation d'une surélévation.
*Les dents creuses sont d'ailleurs de plus en plus exploitées en tissu urbain dense.
Pour mieux comprendre : les propriétaires du bien habitent au dernier étage du bâtiment.
Acheminer des éléments préfabriqués
Pour faciliter la construction de la surélévation, la quasi-totalité des matériaux a été préfabriquée en atelier et assemblée sur place. Ici, un morceau de la façade est hissé jusqu'à la toiture existante.
"Le projet prévoit la suppression de la toiture zinc existante et la surélévation de l'immeuble par un étage en ossature bois et en couverture zinc en couverture", explique Sylvia Ghipponi.
Première étape de la pose de la couverture en zinc
L'architecte opte pour la pose d'une couverture en zinc rappelant l'ancienne toiture. En voici la première étape. Son squelette est en bois ce qui facilite, ensuite, son installation. (voir en page suivante)
Une couverture en zinc dans la continuité de l'ancien
Pas de doute, nous sommes bien sur les toits de Paris...
Après : une surélévation construite autour d'une terrasse
La terrasse est l'espace central. Toutes les nouvelles pièces de vie s'articulent autour d'elle.
Le bois joue un rôle principal dans l'aménagement (extérieur et intérieur). Il s'associe à un bardage zinc ce qui confère à l'ensemble une note contemporaine et zen.
Les frontières intérieures et extérieures s'effacent
De l'extérieur déjà, le regard est capté par l'omniprésence du bois dans l'appartement. Sa couleur miel apporte une note chaleureuse et japonisante au lieu. La cage d'escalier - que l'on aperçoit ici - rappelle, via son architecture et son style, le côté graphique des volets extérieurs.
Le sol, quant à lui, souligne l'atmosphère et lie les espaces.
Bandeaux horizontaux vitrés
Les menuiseries jouent la carte de l'originalité ... et de l'horizontalité ! Les habitants bénéficient d'une agréable vue sur leur extérieur. La lumière se propage dans l'espace.
Un escalier où le bois est roi
Le garde-corps est esthétique et pratique. Il assure la sécurité des occupants et n'obstrue pas visuellement l'espace. Ses lames de bois, légèrement espacées, laissent passer la lumière.
Autre avantage : l'escalier donne du mouvement à l'aménagement et rappelle, une fois encore, l'esprit japonisant du lieu.
Un escalier plongé dans le ciel
La longueur des lames du garde-corps propulsent naturellement le regard vers le ciel et donc vers la fenêtre de toit. Une fenêtre de toit stratégiquement implantée.
Des espaces de vie ludiques et ouverts
Grâce à l'installation de ce filet suspendu, la hauteur sous plafond est sublimée. Les espaces se lient facilement entre eux. Évidemment, il amène également une touche ludique dans le logement !
Voir plus d'intégrations de filets ici ...
Une surélévation que se confond avec l'ancien bâtiment
La surélévation se confond avec l'ancien bâtiment. Les menuiseries sont ici en bois - peintes en blanc - et bénéficient d'un double vitrage clair.
Côté revêtement, il s'agit d'un enduit crème qui se lie naturellement à celui du dessous.
Programme : extension d'un appartement via une surélévation
Maître d'ouvrage : privé
Maître d'œuvre : Collectif 07 / architectes : Sylvia Ghipponi, Marie Guiraud et François Fougère
Surface existante : 70 m2
Surface créée : 57 m2 de plancher et 13 m2 de terrasse
Lieu : Paris
Coût : non-communiqué