Grâce à l'utilisation d'un système constructif novateur reposant sur la mise en œuvre d'une ossature bois remplie de chanvre, l'architecte Jean-Marc Naumovic parvient à rénover des bâtiments anciens et à construire des maisons respectueuses de l'environnement en un temps record. Coup d'œil sur sa dernière réalisation, une extension et surélévation en région parisienne.
Spécialisé dans l'éco-construction depuis plus de quinze ans, Jean-Marc Naumovic s'efforce de développer en France un système constructif reposant sur la mise en œuvre d'une ossature bois remplie de chanvre. Grâce à lui, l'architecte, qui est également l'un des membres fondateurs de l'association "Construire en chanvre", réalise en un temps record des extensions qui ont l'avantage de respecter non seulement le bâtiment existant mais, également, l'environnement.
100 m2 gagnés en un mois
Lors de son dernier chantier, il a réussi à agrandir et surélever une maison en seulement un mois et une semaine. "Les propriétaires voulaient restructurer l'ensemble de leur maison mais, dans le même temps, ils n'étaient pas prêts à engager de lourds travaux, explique Jean-Marc Naumovic. Avec la solution bois et chanvre, ils avaient la garantie d'une mise en œuvre simple et rapide, autrement dit, d'un minimum de gêne pour un résultat qui comblerait toutes leurs attentes, notamment en termes de gain de place". Et pour cause : au final, les propriétaires ont gagné plus de 100 m2 sans avoir besoin de déménager pendant les travaux.
Ils ont pu entièrement repenser leur maison : devenue trop petite, la cuisine a été transférée dans la nouvelle partie de l'habitation. De même pour le salon. Dans la partie existante, une nouvelle chambre ainsi qu'une salle de bains ont pu être créées... Sans oublier la chambre parentale dont ils rêvaient !
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Une surélévation en bois et chanvre (suite)
Dans la pratique, l'ossature bois a été installée dans le prolongement de la maison, venant ainsi combler le vide laissé au-dessus du garage. "Comme il nous était interdit d'agrandir le bâtiment au sol, nous ne pouvions que travailler verticalement, commente Jean-Marc Naumovic. L'idée a été d'exploiter un maximum de hauteur, d'où la construction d'un niveau supplémentaire par rapport à la maison". Pour ce faire, il a suffit simplement d'envelopper de bois le bâtiment existant, le garage. "Nous sommes venus l'encercler avec des éléments positionnés à 2,50 mètres de distance les uns des autres mais sans nous appuyer dessus", précise l'architecte tout en ajoutant que la structure possède ses propres fondations.
Un montage simple comme un jeu de Lego
Pour assurer la stabilité de l'ossature bois, les équipes ont mis en place préalablement dans le sol des plots de bétons. Ils ont ensuite positionné sur chacun d'entre eux des platines métalliques jouant le rôle de socles pour les montants en bois. "Si l'on veut que la structure bois résiste bien dans le temps, il est très important qu'elle ne soit pas en contact direct avec le sol", insiste l'architecte. Une fois les fondations achevées, tous les éléments en bois ont été livrés sur place par camion. "Toutes les pièces sont fabriquées d'après mes dessins, indique Jean-Marc Naumovic. A la sortie l'atelier, elles sont numérotées de manière à ce que l'on puisse retrouver facilement leur position sur le chantier. Après, poursuit-il, c'est comme un jeu de Lego".
L'opération a nécessité une vingtaine de jours de travail. Restaient ensuite à réaliser les travaux de couverture et le remplissage des murs. Le chantier aura donc été extrêmement rapide : "l'un des principaux avantages de ce système est qu'en l'espace d'un mois, on se retrouve avec un espace couvert autrement dit un endroit où l'on peut travailler même si les conditions météorologiques ne sont pas bonnes".
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Une surélévation en bois et chanvre (suite)
Pour le remplissage des murs, l'architecte a utilisé du béton de chanvre, matériau fabriqué à partir de débris de chanvre (la chènevotte) et un liant à base de chaux. "En plus d'être un très bon isolant thermique et phonique, le chanvre régule la température, ainsi que l'humidité, été comme hiver. Du coup, le logement est agréable à vivre toute l'année et l'on économise en chauffage". Pour preuve, après quelques mois de vie à l'intérieur de la maison, les propriétaires ont eu la bonne surprise de constater que, malgré le gain de surface, leurs dépenses énergétiques n'avaient pas augmenté.
Une maison à deux visages
Une fois garnis de chanvre, les murs ont été habillés d'enduit à la chaux à l'intérieur et de crépis à l'extérieur. Au final, les propriétaires se retrouvent donc avec une façade 100% béton d'un côté et, de l'autre, une façade bois bref, avec une maison à deux visages. Un choix parfaitement assumé par l'architecte : "Nous avons fait le choix de ne rien cacher du coup, quand on lit la façade, on sait exactement comment la maison est construite". Peu habitués à voir du colombage dans une zone pavillonnaire de la région parisienne, les passants s'arrêtent d'ailleurs souvent devant. Un nouvel attrait qui fait la fierté de ses propriétaires !
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Le projet
Les propriétaires d'une maison située en région parisienne ont contacté l'architecte Jean-Marc Naumovic afin qu'il réalise une extension. Spécialisé depuis près de 20 ans dans l'éco-construction, il leur a suggéré la mise en oeuvre d'un système constructif alliant bois et chanvre.
En hauteur
Ne pouvant pas agrandir le bâtiment au sol, l'architecte a proposé de travailler verticalement en exploitant un maximum de hauteur.
Combler un vide
L'idée a été de venir combler le vide situé au-dessus du garage, quitte à s'élever plus haut que la maison existante.
Ossature bois
Tout le garage a été enveloppé de bois. "Nous sommes venus l'encercler avec des éléments positionnés à 2,50 mètres de distance les uns des autres mais sans nous appuyer dessus", précise l'architecte.
Montage rapide
Les montants en bois avaient été préfabriqués en atelier du coup, sur place, le montage de l'ossature a été rapide.
Bâtiment couvert
Au bout de seulement un mois de travail, la toiture était installée, offrant ainsi la possibilité aux équipes de travailler même en cas de météo mauvaise.
Garnissage murs
Les murs ont été garnis de béton de chanvre, un matériau fabriqué à partir de débris de chanvre (la chènevotte) et un liant à base de chaux.
Chanvre
Pour rendre le bâtiment encore plus efficace sur le plan énergétique, du chanvre a été ajouté au sol - sous forme de dalles - ainsi qu'en toiture.
Habillage
Les murs ont été recouverts d'un enduit à la chaux à l'intérieur et d'un crépis à l'extérieur.
Deux visages
La maison se retrouve ainsi avec deux visages : d'un côté celui d'un petit pavillon de banlieue et de l'autre, celui d'une maison à colombages.
Choix assumé
Malgré la différence de style des deux façades, l'architecte a fait le choix de laisser la structure bois apparente.