Surélévation et densification audacieuses pour un immeuble parisien

Surélévation, recours etc, sont autant de paramètres révélateurs de la complexité de l'opération. A cela s'est ajoutée une particularité de l'existant, celle d'une parcelle de 65 m² caractérisée par un pignon "disgracieux" de plus de 20 mètres de haut adossé à un atelier R+1 et une situation d'angle de rue. "Nous avons donc tout de suite opté pour une surélévation de trois étages sur l'immeuble en mettant en avant des strates horizontales constituées de panneaux verriers miroirs et de vitrages réfléchissants",poursuit Didier Mignery.

Une manière de renvoyer l'image du contexte parisien. "La façade constitue un mur rideau en aluminium avec parement en vitrage émaillé facilitant l'entrée de la lumière, complète Didier Mignery. L'idée a été évidemment de conserver ces fenêtres verticales qui rappellent les rythmes de façades." On peut également souligner la réalisation des terrasses et un bow-window (Ndlr: fenêtre en arc) qui ont été pensés de façon à gérer l'accès et la distribution intérieure de cette parcelle étroite.

A cette surélévation s'ajoute une mission de densification confirme l'architecte, reposant sur une création de surface équivalente à 140 m² sur l'emprise au sol.

"Ce principe de densification permet au client de rentabiliser sa parcelle, ce qui n'est pas négligeable", ajoute-t-il. Au final, ces travaux ne devraient pas trop bouleverser le paysage urbain de la rue de la Sablière.

Pour parvenir au résultat, le bâtiment subit depuis un an des opérations techniques qui ont engendré des renforcements structurels.
"Nous avons lancé une opération de sous-œuvre particulièrement importante et créé par la même occasion un sous-sol pour conforter la partie existante", détaille le porteur du projet. Dans ce programme complexe, une structure a été également imaginée à l'intérieur du bâtiment existant. Sa caractéristique ? Elle est dotée de pieds qui traversent le bâtiment et reprennent la charge de la structure.

A noter également qu'une reprise en sous-œuvre sur les murs de soutènement de type "Voile contre terre" a été pensée par les architectes de manière à éviter de créer des "désordres" sur le terrain.

Dans un contexte où la Mairie de Paris veut densifier la capitale, notamment en multipliant les surélévations de petits bâtiments, l'agence architecture se réjouit d'avoir entrepris cette opération dans le 14 ème arrondissement.

"La complexité, la difficulté administrative pour l'obtention du permis de construire, le coût élevé des projets représentent de nombreux obstacles", reconnait Didier Mignery, conscient que ces obstacles freinent aujourd'hui de nombreux homologues parisiens.

Alors que l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), dénombre aujourd'hui 10.000 petits immeubles de 2 étages du même type de ceux de la rue de la Sablière au-dessus desquels il serait possible de bâtir "2, 3 ou 4 étages supplémentaires", ces rehaussements de bâtiment représentent une bonne nouvelle pour la profession d'architecte. Le Conseil de Paris a d'ores et déjà approuvé mardi 8 juillet 2014 le lancement de la procédure devant aboutir en fin 2015 à une "modification générale" de son Plan local d'urbanisme (PLU).

"Dans le contexte actuel, où effectivement, plus de la moitié des immeubles parisiens n'exploitent pas leur capacité de constructibilité, ceci même alors qu'une loi de 2012 vient d'augmenter cette dernière de 30 %, nous avons décidé de créer une structure Upfactor surélévation où l'on propose de régénérer de la valeur qui peut-être utilisée pour rénover votre immeuble (ravalement, toiture, ventilation…) et le mettre aux normes énergétiques sans avoir à débourser le moindre centime, conclut Didier Mignery. C'est dans la bonne voie, puisque nous avons déjà trois projets à l'étude." Voici donc une opération qui se pose en pionnière de bien d'autres...