La spéculation immobilière est parfois à l'origine de conséquences insolites. Une association de l'Ile de Ré, l'Adhir, s'élève contre l'application de l'impôt sur la fortune touchant certaines familles modestes, ne payant parfois même pas l'impôt sur le revenu, mais dont les propriétés ont pris de la valeur.
Selon la présidente de cette association de défense de habitants de l'île de Ré, Valérie Constancin, l'ISF touche quelque 500 personnes sur l'île, bout de terre ouvert, au large de La Rochelle, sur l'Atlantique mais relié au continent par un pont. «Ce sont des gens qui majoritairement sont des propriétaires viticoles ou agricoles, ou des ostréiculteurs qui ont consacré leur vie à l'entretien de terres familiales», dit la présidente de l'Adhir, qui revendique quelque 160 adhérents. Les trois-quarts sont des Rétais de souche, issus de familles implantées depuis des générations sur l'île de Ré, où un terrain constructible de 1.000 m2 ou une maison de 90 m2 peuvent donner lieu à l'assujettissement à l'ISF, selon Mme Constancin. Exemple: ce pêcheur de 83 ans qui «a voulu préserver le bien de ses parents, viticulteurs». Le problème, dit-il, «c'est quand les terrains sont devenus constructibles. Là, ils ont fait un bond». Ce retraité ne touche qu'environ 1.400 euros par mois, affirme-t-il auprès de l'AFP, tandis que sa femme ne touche qu'une maigre retraite agricole. Ce qui n'empêche pas le couple d'être assujetti à l'ISF «depuis le premier jour». «Si vous gagnez 10.000 euros par an, s'indigne Mme Constancin, on est capable de vous prendre 8.500 euros alors que vous n'avez été qu'agriculteur, ostréiculteur ou pêcheur toute votre vie, et que votre terre n'a de valeur que parce que les continentaux ont mis une pression foncière énorme sur votre sol».
Selon la présidente de l'Adhir, les rétais qui doivent payer l'impôt sur la fortune sont majoritairement des gens qui ne sont même «pas imposables au titre de l'impôt sur le revenu».
Par ailleurs, beaucoup de personnes de l'île ne savent pas qu'elles sont redevables de l'ISF et doivent, lorsqu'elles le découvrent, acquitter de lourdes pénalités de retard. «C'est un impôt déclaratif, et bien souvent les gens l'ignorent. Ils sont rattrapés par les services fiscaux à l'occasion d'une succession ou d'une mise à jour du cadastre», explique Mme Constancin. «S'ils sont propriétaires d'un verger ou d'un champ de sable constructible et qu'autour de chez eux, les terrains se vendent 700 euros le mètre carré, on va leur dire que leur champ vaut le même prix», dit-elle. «Ca leur tombe sur la tête comme ça, ils n'imaginent même pas un seul instant que ça puisse leur arriver». «On a vu des rattrapages sur dix ans en arrière, qui bien souvent ont mangé toutes les économies mises de côté pendant toute une vie de travail de la terre», ajoute-t-elle, outrée. «Ces pauvres vieux, commente le pêcheur octogénaire, ils ont pas un sou dans les poches et ils sont taxés comme des milliardaires». Une autre conséquence de la pression foncière sur l'île de Ré, c'est que beaucoup d'héritiers sont obligés de vendre pour payer les droits de succession. Les propriétés sont alors morcelées, voire disparaissent d'un patrimoine familial.
Selon la présidente de l'Adhir, les rétais qui doivent payer l'impôt sur la fortune sont majoritairement des gens qui ne sont même «pas imposables au titre de l'impôt sur le revenu».
Par ailleurs, beaucoup de personnes de l'île ne savent pas qu'elles sont redevables de l'ISF et doivent, lorsqu'elles le découvrent, acquitter de lourdes pénalités de retard. «C'est un impôt déclaratif, et bien souvent les gens l'ignorent. Ils sont rattrapés par les services fiscaux à l'occasion d'une succession ou d'une mise à jour du cadastre», explique Mme Constancin. «S'ils sont propriétaires d'un verger ou d'un champ de sable constructible et qu'autour de chez eux, les terrains se vendent 700 euros le mètre carré, on va leur dire que leur champ vaut le même prix», dit-elle. «Ca leur tombe sur la tête comme ça, ils n'imaginent même pas un seul instant que ça puisse leur arriver». «On a vu des rattrapages sur dix ans en arrière, qui bien souvent ont mangé toutes les économies mises de côté pendant toute une vie de travail de la terre», ajoute-t-elle, outrée. «Ces pauvres vieux, commente le pêcheur octogénaire, ils ont pas un sou dans les poches et ils sont taxés comme des milliardaires». Une autre conséquence de la pression foncière sur l'île de Ré, c'est que beaucoup d'héritiers sont obligés de vendre pour payer les droits de succession. Les propriétés sont alors morcelées, voire disparaissent d'un patrimoine familial.