Autre surprise : les salariés sont perçus comme le premier facteur aggravant, le baromètre l'explique par la récente prise en compte de la prévention et le comportement des entreprises, qui n'impliqueraient pas assez leurs salariés dans les décisions prises à ce niveau.
Bien qu'il ait fait beaucoup d'efforts ces cinquante dernières années, le secteur du BTP présente encore trop d'accidents graves voire mortels. En effet, 3% des entreprises reconnaissent avoir subi un accident mortel, 3% indiquent avoir subi un accident grave entraînant une incapacité permanente. Bien que des campagnes de prévention aient été lancées par les grands groupes du secteur, qui ont saisi l'intérêt économique d'une bonne santé et sécurité au travail, ces actions sont plus difficilement appliquées par les petites structures (moins de neuf salariés) dans lesquelles plus de la moitié des salariés du BTP travaille.

 

Pour améliorer la prévention des risques par secteur, la branche accident du travail de la Sécurité sociale a défini plusieurs grands programmes de gestion du risque professionnel portant sur les équipements automobiles et la lutte contre les agents cancérogènes, mutagènes et toxiques, notamment sur l'amiante en ce qui concerne les salariés du BTP, particulièrement exposés.

 

La certification : une carotte au goût amer
ISO 9001 pour la qualité, ISO 14001 pour l'environnement, ILOOSH 2001 et OHSAS 18001 pour la sécurité et la santé au travail… les entreprises françaises, principalement dans l'industrie, sont plus de six sur dix à détenir l'une de ces certifications internationales. Trop peu d'entre elles la voient comme un objectif final et non comme une piste d'amélioration, il en va de même pour la veille réglementaire et le Document unique, conçus pour aider les entreprises à mieux cerner leurs failles en termes de prévention et mettre en place des actions correctives.

 

Depuis 2001, les entreprises ont en effet l'obligation légale de réaliser et d'actualiser un document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) à destination des salariés. Près d'une entreprise sur cinq ne sait pas si elle remplit cette obligation ou ne s'y conforme pas, 7% des entreprises ne produisent pas de DUERP, dont 13% dans le BTP. Un paradoxe puisque le BTP est à la fois le secteur le plus exposé en termes de risques mais aussi celui qui informe le moins ses salariés des dangers potentiels de leur activité. Il est à noter que contrairement aux idées reçues, la prévention ne génère pas un surcoût mais favorise, au contraire, la croissance de l'entreprise.

 

Les outils déjà en place
Parmi les outils les plus utilisés dans les entreprises, on compte la formation des collaborateurs (80%) et l'affichage en interne des consignes, ou de l'utilisation des équipements de protection individuelle (82%). Pour 89% des entreprises leurs objectifs premier est de satisfaire la réglementation, pour 52%, il s'agit d'éviter les conséquences pénales et atteindre le « zéro défaut » de politique qualité.
La prévention des risques a bel et bien progressé mais il lui reste encore beaucoup d'améliorations à apporter. Celles-ci doivent s'intégrer dans une vision globale de la problématique et de l'entreprise, comme le met en exergue ce baromètre.

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