Selon les conclusions de la commission d'enquête administrative rendues publiques mardi, l’effondrement d’une partie du terminal 2E aurait été causé par une combinaison de plusieurs faiblesses structurelles.

"La coque respire. Elle bouge de l’ordre de l’ordre de un à deux centimètres et elle s'est progressivement fragilisée", a déclaré lors d’une conférence de presse, Jean Berthier, président de la commission d'enquête chargée d’établir les causes de l’effondrement d’une partie du terminal 2E de Roissy-Charles-de-Gaulle. "Elle tenait au début et cette réserve de résistance a été rongée progressivement", a-t-il ajouté.

Toutefois, pour la commission la "réserve de résistance initiale était faible". Dans un résumé de ses conclusions, la commission explique ces faiblesses par quatre causes :
- "une grande souplesse vis-à-vis des charges permanentes et des actions extérieures (climatiques et autres), accentuées par une fissuration importante dans certaines zones probablement développées dès la construction, qui laisse à penser à un ferraillage insuffisant ou mal positionné",
- "un manque de redondance mécanique c'est à dire de possibilité de transferts d'efforts vers d'autres zones en cas de défaillance locale",

- une "faible résistance des poutres sablière", car ces poutres de 80 cm de hauteur sont percées d’ouvertures courbées, tous les 4m, à la jonctions entre deux arcs, pour laisser passer les gaines de ventilation nécessitant, en partie basse, une réservation verticale de 40 cm environ,
- enfin, "le positionnement des butons à l'intérieur du béton". Ils transmettent leurs efforts à la voûte par l’intermédiaire d’une platine placée à l’intérieur du béton. Sur les 30 cm correspondants à l’épaisseur de la voûte, "il ne reste que 19 cm sous la platine et on peut considérer que c’est un point préoccupant" a déclaré Jean Berthier.

M. Berthier a notamment fait état de "fissurations qui existaient depuis le début" et des "déformations qui fatiguent la structure" constatée dans la zone symétrique à celle qui s’est effondrée.
Cette faiblesse initiale de la réserve de résistance a été accentuée au cours de l’exploitation du bâtiment par l’action des effets thermiques cycliques et "une lente évolution de la structure sous l’effet de ses déformations différées liées au fluage du béton qui, tous en étant normales dans un ouvrage en béton, ont accru les contraintes en certains points sensibles".
"La réserve de résistance de la structure s’en est ainsi trouvée réduite, puis annulée" explique Jean Berthier. Il a alors vraisemblablement suffit d’un très faible phénomène pour déclencher l’enchaînement fatal, dont la première manifestation observée a été un éclatement du béton de la face intérieure environ 90 minute avant l’effondrement des 6 arcs.
"Ce facteur déclenchant a pu être la très basse température du 23 mai au matin ou le relâchement de l’étrier d’une pile" avance Jean Berthier.

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