INNOVATION. Octopus Lab a élaboré une solution capable de contrôler la ventilation des centres aquatiques et ainsi d'optimiser au mieux le renouvellement d'air. Pour les propriétaires et exploitants de ces sites, c'est la garantie de faire des économies sur leurs dépenses énergétiques.

Pour améliorer la santé publique et répondre à la hausse des factures énergétiques des piscines, Octopus Lab a imaginé une solution unique. L'entreprise lilloise, experte en chimie de l'air intérieur, a inventé un procédé qui permet d'optimiser les performances énergétiques des établissements d'activités aquatiques et de lutter contre la trichloramine. Cet agent irritant issu de la réaction entre des matières organiques, comme la salive et la sueur, et le chlore utilisé pour la désinfection de l'eau, se retrouve dans l'air.

 

Ce composé chimique est un vrai problème de santé publique. En effet, l'exposition à la trichloramine a des effets sur la santé du personnel, des nageurs réguliers mais aussi des enfants. L'agent peut provoquer des irritations oculaires, cutanées et respiratoires, des rhinites et des asthmes. De ce fait, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande de fixer un seuil de 0,3 mg/m3 en trichloramine dans l'air. Le taux est pourtant trop élevé dans certains bassins français, poussant des maîtres-nageurs à faire grève pour demander un meilleur contrôle de la qualité d'air intérieur, comme dans le Finistère en 2022.

 

Pour améliorer la santé des usagers et du personnel

 

De nombreux exploitants tentent de combattre le phénomène en ventilant régulièrement les parcs aquatiques. "Mais cela se révèle souvent inutile et contribue à faire augmenter la facture énergétique", juge Maxence Mendez, fondateur d'Octopus Lab. Ce docteur en sciences de l'atmosphère, ex-chercheur au CNRS, a inventé la solution Swim'Air Vision, qui permet de mesurer en continu le taux de trichloramine. "Nos capteurs et notre logiciel de gestion de la qualité de l'air intérieur permettent d'établir une prévision du seuil sur 24 heures."

 

Dans les faits, des appareils de mesure sont installés au sein des bâtiments concernés durant les quinze premiers jours par l'entreprise Onsen, experte en gestion de l'eau des piscines accueillant du public. Un badge vient ensuite remplacer la quinzaine de capteurs chaque trimestre. "Notre produit, compatible avec les équipements de ventilation ou la gestion technique de bâtiment (GTB) permet de réguler les centrales de traitement d'air à distance en fonction des prévisions de trichloramine, du taux d'humidité, de la température et de l'occupation."

 

Une fois la solution installée, les clients peuvent suivre en temps réel les données de mesure de la qualité de l'air des piscines sur la plateforme Indalo Supervision. Ce logiciel de gestion intelligente, mis en ligne par la start-up, permet d'anticiper et d'éviter la pollution intérieure dans tout type de bâtiments (bureaux, hôpitaux, industrie…).

 

 

 

Suivre en temps réel les données

 

Il aura fallu effectuer une année de tests dans cinq piscines publiques et privées pour que la jeune pousse, fondée en 2017, puisse mettre sur le marché son innovation. "Le directeur du développement sportif du Grand Bourg Agglomération, qui avait expérimenté notre offre en 2022, s'est dit satisfait d'avoir obtenu une visibilité totale sur la qualité de l'air" de ses sites, indique Maxence Mendez.

 

Il l'assure, son invention est aussi "un coup de pouce" pour les collectivités et exploitants d'établissements d'activités aquatiques durant la crise énergétique. "Le principal poste de dépense énergétique dans une piscine couverte est le traitement d'air. Malheureusement, le contexte actuel a entraîné la fermeture de dizaines de piscines municipales au dernier trimestre 2022. Nous pensons que Swim'Air Vision peut être une réponse à cette crise et serions heureux de pouvoir contribuer à l'économie de quelques centaines voire milliers d'euros de factures."

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