L'inauguration du nouveau Stade Vélodrome, prévue en 2014, annonce de belles fêtes populaires dans les rues de Marseille. Pourtant, certains risquent de ne pas être de la partie, à l'instar des membres du Handifan Club OM. En cause ? Leur positionnement dans le stade qui serait chamboulé avec les nouveaux aménagements prévus. Explications.
Il y a quelques jours, une poignée de supporters handicapés du club de l'Olympique de Marseille manifestait devant le Stade Vélodrome en plein travaux. En effet, la ville se dotera, d'ici à 2014, d'un nouvel équipement rénové et prêt à accueillir les matches de l'Euro 2016.
Si le chantier prend forme - aujourd'hui, la nouvelle tribune Ganay est achevée, reste encore à installer la charpente en octobre - la polémique fait rage autour du futur emplacement des membres du Handifan Club OM, qui revendiquait, il y a encore deux ans, plus de 500 personnes. A ce jour, l'association se dit « dégoûtée » et « écoeurée » au vu des plans du nouveau Stade. Les supporters jusqu'ici regroupés dans une partie de la tribune Ganay devraient être « dispersés » sur huit emplacements dans l'enceinte, et notamment certains au 5e étage de l'édifice. C'est donc ce changement de positionnement qui anime la colère du Club. « On avait des emplacements dans les tribunes Ganay et Jean Bouin, faciles d'accès, avec une bonne vision du jeu, des toilettes et une buvette exclusive », reconnaît René Poutet, le président du club, dans les colonnes du quotidien 20 minutes du 3 août 2012. « Le vélodrome sera le seul stade d'Europe à recevoir des handicapés en étage. Si les ascenseurs tombent en panne, comment fait-on », s'insurge-t-il au micro de la journaliste de La Marseillaise. Revendiquant un statut à part entière, le Handifan estime que cela « va de pair avec un regroupement dans les tribunes ».
Renvoi de balle
De son côté, Arema - filiale de Bouygues Construction qui est en charge de la conception, la rénovation, la restructuration, la maintenance et l'exploitation du Stade pour les 35 prochaines années - estime être en conformité avec la loi et les normes en vigueur en matière d'accessibilité des bâtiments. Selon elle, le nombre d'emplacements pour les membres du club ne diminuera pas - comme le soutient le président René Poutet - c'est leur emplacement qui changera. « Cette dispersion est conforme à la logique d'inclusion des handicapés dans la société », explique Arema dans 20 minutes. Même son de cloche à la Mairie qui renvoie la responsabilité à la préfecture qui a homologué le chantier, et à Arema qui le construit !
Pour l'heure, la voix des supporters s'est élevée, et les représentants des élus se disent déjà prêts à refaire une réunion. A suivre…