Accusant un déficit de 2 millions d'euros, le président de la société exploitant du stade "Matmut Atlantique" de Bordeaux a demandé une renégociation du partenariat public-privé (PPP) avec la mairie. Une demande rejetée immédiatement par cette dernière qui appelle au respect de la signature et de la parole donnée.
Pour sa deuxième année d'exercice, le stade "Matmut Atlantique" de Bordeaux a accusé un déficit de 2 millions d'euros, a indiqué jeudi 27 avril 2017 Bernard Hagelsteen, président de la société exploitante. Ce dernier a demandé une renégociation du partenariat public-privé (PPP) avec la mairie, qui lui a adressé une fin de non-recevoir. "Nous réalisons un chiffre d'affaires de 19 millions d'euros, qui est conforme au contrat initial pour ce qui est des redevances, qui est un peu au-dessus concernant l'activité d'entreprises, et un peu en-dessous pour les partenariats et le +naming+ du stade. Cela donne un déficit de deux millions d'euros", a expliqué Bernard Hagelsteen dans un entretien au quotidien Sud Ouest.
Un déficit conjoncturel ?
"Mais une activité qui démarre n'est pas forcément équilibrée dès le début", a reconnu le président de SBA, la société qui exploite le stade inauguré au printemps 2016 et qui a accueilli cinq rencontres de l'Euro-2016 de football en juin et juillet. Selon le président, pour redresser les comptes, il faudra réaliser "toutes les économies possibles et chercher à augmenter le "volume d'activité" avec notamment "plus de matches, plus de spectateurs, de concerts, de congrès..." "Il faut aussi reconsidérer certains des engagements pris en conséquence des dépenses par rapport à la ville. Nous devons chercher le moyen, la formule, la solution pour rééquilibrer le contrat", a-t-il estimé.
Une demande qui a reçu une fin de non-recevoir de la mairie: "Il est hors de question de renégocier. En 2011, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a signé un contrat où SBA a apposé sa signature. Ceux qui ont signé ont proposé eux-mêmes ce modèle économique, ils savaient à quoi s'attendre. Nous appelons au respect de la signature et de la parole donnée", a indiqué à l'AFP Nicolas Florian, adjoint aux finances à la mairie. "Il semble qu'il y ait eu moins de manifestations que prévu, en dehors du football et du rugby. J'imagine que ce déficit est conjoncturel", a-t-il indiqué, se disant par ailleurs "content du stade". "C'est une belle réalisation, bien exploitée, qui participe à l'économie de la ville et à son rayonnement", a-t-il insisté.
D'un coût total estimé à 183 millions d'euros (hors taxes), le stade de Bordeaux a été financé par un partenariat public-privé signé en octobre 2011 entre les groupes de BTP Vinci et Fayat, et l'État, la mairie, les collectivités (à l'exception du département de la Gironde) et les Girondins.