Une fois le diagnostic établi, plusieurs techniques permettent de lutter contre ces remontées. "Des injections de résine dans le mur, dans des puits de 15 mm tous les 15 cm, permet de créer une barrière étanche. En revanche, comme il est impossible de traiter les dalles et les cloisons, cette technique d'assèchement n'est que partielle" nous confie-t-il. "La technique fonctionne bien mais sur des murs de pierre de forte épaisseur, l'opération est complexe à réaliser : il faut décrouter puis injecter les joints, sur trois ou quatre rangées en quinconce afin de créer la barrière. A raison de 80 ou 100 € du mètre linéaire à multiplier par le nombre de rangées, le coût est rapidement énorme !". Le professionnel évoque également l'électro-osmose qui consiste à pratiquer des saignées verticales dans les murs de 1 mètre de haut, espacées de 80 cm où sont placées des électrodes reliées par un fil de cuivre qui est mis à la terre (méthode passive) ou connectées à une batterie (méthode active). Enfin, Jean-Louis Poilane explique le principe d'une troisième solution, par inversion de polarité. "Un boîtier est posé dans le bâtiment d'après un calcul sur la surface à protéger. Le système est passif et fonctionne avec un courant très faible, de l'ordre de 40 mV. De la même façon que deux aimants s'attirent ou se repoussent selon leur orientation, le boîtier repousse les remontées capillaires. Attention, il est susceptible d'être perturbé par une grosse masse métallique comme un gros frigo américain ou un coffre-fort s'il est posé à proximité immédiate de ceux-ci", détaille-t-il. Le système, répandu en Allemagne, Autriche et Suisse, est actuellement commercialisé par trois sociétés en France. Mais si la technologie est déjà éprouvée dans ces pays pionniers, elle reste toutefois encore totalement ignorée par les bureaux de contrôle ou les organismes certificateurs, des expérimentations en laboratoire étant difficiles à mener.
Les remontées capillaires, un phénomène encore mal appréhendé
Grégoire Noble, le 07/03/2014