Le musée du Quai Branly, les maisons éphémères de Jean Prouvé ou encore l'Arche de la Défense se côtoient jusqu'au 28 mars à l'occasion d'une exposition au Pavillon de l'Arsenal, à Paris. Quelque 58 œuvres architecturales construites entre 1948 et 2009 racontent le Paris et sa région de ces dernières décennies, et retracent un demi-siècle d'innovation technologique, de rénovation urbaine et d'audace architecturale. Visite.
L'architecture d'après-guerre est présente aux quatre coins de Paris et sa région, et certaines de ces constructions sont devenues emblématiques de la métropole. Du Cnit de la Défense à la Bibliothèque nationale de France, en passant par l'Institut du Monde Arabe ou encore le terminal 1 de l'aéroport de Roissy, les œuvres construites entre 1948 et 2009 ont contribué à façonner le Paris et sa région que nous connaissons actuellement. En réunissant 58 œuvres originales, l'exposition «Œuvres construites 1948-2009 - Architectures de collection», présentée au Pavillon de l'Arsenal à Paris jusqu'au 28 mars, offre une réflexion sur l'empreinte de l'architecture contemporaine dans un contexte urbain qu'il faut parfois redynamiser, tout en mettant en valeur son activité historique.
Maquettes en plongée et contre-plongée
L'exposition, organisée au premier étage du Pavillon de l'Arsenal, montre de nombreuses maquettes issues de la collection architecture du Centre Pompidou, qui figure d'ailleurs lui-même parmi les œuvres présentées. Elle explore la pensée architecturale de la seconde moitié du XXe siècle dans son contexte artistique mais aussi technique, politique et économique.
La scénographie imaginée par Philippe Gazeau place ces maquettes au centre de l'exposition, posées sur les poutres entre le rez-de-chaussée et l'étage, et donc visible depuis les deux niveaux. Le spectateur peut ainsi tourner autour de l'espace maquettes, qui sont protégées du public.
Cette solution permet de montrer les 29 découvertes, sans le capot transparent qui les surplombe habituellement. «Le spectateur domine la scène, mais ne peut s'approcher, à cause du vide qui le sépare des modèles réduits», explique Philippe Gazeau. Pour les voir d'encore plus près, le scénographe a eu l'idée de disposer des caméscopes tout autour de l'espace dédié aux maquettes. On peut ainsi zoomer et voir ces versions miniatures des œuvres sous tous les angles. Les images prises par les caméscopes sont également projetées sur un grand ruban étendu au dessus des maquettes, permettant à tous les visiteurs présents dans l'exposition de profiter de ces vues changeant à l'envie des spectateurs.
Voir les œuvres dans leur contexte actuel
On peut également admirer croquis mais aussi documents vidéos montrant les œuvres et leurs auteurs. L'occasion de prendre du recul par rapport aux bâtiments les plus anciens, comme le groupe d'habitations de Meudon (92), construit après la guerre sous l'impulsion du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, et dont Jean Prouvé explique que «l'idée était de faire des maisons éphémères, pour une génération. Il ne m'est jamais venu à l'esprit que 40 ans après, elles seraient encore habitées».
En plus des maquettes et images en 3D des architectes, le Pavillon de l'Arsenal a voulu montrer ces constructions telles que le promeneur peut les voir à l'heure actuelle, dans leur environnement naturel : ici un immeuble de logements au cœur d'un quartier populaire de Paris, devant lequel passent voitures et passants ; là, la Grande Arche de la Défense où les piétons envahissent le parvis et les marches, alors que s'affairent des businessmen en costume marchant furtivement en retournant au travail. Le spectateur est ainsi projeté dans des environnements qu'il connaît déjà, tout en découvrant les bâtiments et constructions sous un nouvel angle.
American center, Paris - 1963
Franck O. Gehry
Terminal 1, aéroport de Roissy-Charles de Gaulle - 1974
ADP/Paul Andreu
Ministère des Finances, Paris - 1988
Paul Chemetov et Borja Huidobro
La Grande Arche, La Défense - 1989
Johan Otto von Spreckelsen, architecte, ADP / Paul Andreu, architecte en chef ; Peter Rice, ingénieur
La Grande Arche, La Défense - 1989
Johan Otto von Spreckelsen, architecte, ADP / Paul Andreu, architecte en chef ; Peter Rice, ingénieur
Immeuble de logements rue Pelleport, Paris - 1999
Frédéric Borel, architecte
Immeuble de logements rue Pelleport, Paris - 1999
Frédéric Borel, architecte
Bibliothèque nationale de France, paris - 1995
Dominique Perrault, architecte
Bibliothèque nationale de France, paris - 1995
Massimiliano Fuksas, architecte
Centre universitaire de Tolbiac, Paris - 1973
Michel Andrault et Pierre Parat avec Nathan Celnick et et Aydin Guvan, architectes ; B. et Y. Alleaume, sculpteurs.
Camescope
Pour voir les maquettes de plus près, le scénographe a eu l'idée de disposer des caméscopes tout autour de l'espace dédié aux maquettes. On peut ainsi zoomer et voir ces versions miniatures des œuvres sous tous les angles.
Ruban
Les images prises par les caméscopes sont également projetées sur un grand ruban étendu au dessus des maquettes, permettant à tous les visiteurs présents dans l'exposition de profiter de ces vues changeant à l'envie des spectateurs.
Institut du Monde Arabe, paris - 1987
Jean Nouvel, Gilbert Lézénès, Pierre Soria, Architecture studio
Pan de façade extérieure.
Immeuble de la Fédération Française du Bâtiment, Paris - 1951
Raymond Gravereaux et Raymond Lopez, architectes ; Jean Prouvé, ingénieur, pour les façades et cloisons intérieures.
Peau extérieure originale du bâtiment.