Le Smic sera revalorisé de 2 % à partir du 1er juillet, un geste de la part du gouvernement aux plus bas salaires. Il atteint désormais 1.425,67 euros bruts pour 35 heures de travail hebdomadaire. Une annonce qui déçoit certains syndicats et mécontente le patronat.
Le salaire minimum sera revalorisé de 2 % à compter du 1er juillet 2012. C'est le ministre du Travail, Michel Sapin, qui l'a annoncé à l'issue d'une rencontre avec les partenaires sociaux. Cette hausse se décomposera comme suit : +1,4 % pour compenser l'inflation observée entre les mois de novembre 2011 et mai 2012, ainsi qu'un « coup de pouce » promis par le candidat François Hollande de +0,6 %. Il s'agit de la première revalorisation de ce type depuis juillet 2006, où un geste de 0,3 % avait été consenti. Depuis début 2010, le Smic n'était revalorisé que tous les 1er janvier, en fonction de l'inflation et de l'évolution du salaire horaire de base. Le salaire horaire va donc être porté à 9,40 €, soit 1.425,67 euros bruts pour 35 heures hebdomadaires. Le gain mensuel net pour un temps plein se montera à 21,50 € (dont 9 € de « coup de pouce »). Compte tenu de la poursuite de la hausse de l'inflation et des prévisions sur les six prochains mois, la mesure pourrait devenir purement symbolique.
Les réactions sont nombreuses à cette annonce : le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, estime que le gouvernement commet un premier faux pas en ne relevant le Smic que de 2 %, alors que le mouvement ouvrier demandait une hausse de 5 %. La CGT, quant à elle, demandait que le salaire minimum soit porté à 1.700 euros bruts. A l'inverse, le patronat, et en particulier les PME et les artisans, s'inquiètent de cette nouvelle mesure qui pourrait peser sur la compétitivité de leurs entreprises. Selon certains experts, une hausse de 1 % du salaire minimum entraînerait la destruction de 1,5 % des emplois au Smic, soit 25.000 postes. Le porte-parole de l'Union Professionnelle Artisanale indique, pour sa part, que le coup de pouce de 0,6 % restait dans la mesure du raisonnable et que l'impact serait finalement limité, nombre de salariés du secteur bénéficiant de salaires légèrement supérieurs au Smic (et donc non concernés).
Rappelons qu'en France, un salarié sur dix est actuellement payé au salaire minimum, soit 2,5 millions de personnes. Le décret doit être présenté mercredi en Conseil des ministres.