Le démonstrateur de réseau électrique intelligent GreenLys, expérimenté à Lyon et Grenoble pendant quatre ans, a publié ses résultats. De quoi éclairer l'avenir des systèmes électriques français dans le cadre de la transition énergétique engagée.
Les expérimentations de smart grids, ces réseaux électriques communicants, sont en cours un peu partout dans l'Hexagone. Parmi les précurseurs se trouve GreenLys, le projet collaboratif qui implique plusieurs partenaires, coordonnés par ERDF (Engie, GEG, Grenoble INP et Schneider Electric, Atos Worldgrid, CEA-LITEN, CNRS-EDDEN, General Electric, Hespul, RAEE, RTE). Lancé en 2012, il a consisté à tester un réseau intelligent auprès de 400 clients engagés dans une démarche de maîtrise des consommations, à Lyon et Grenoble. Il s'est notamment appuyé sur une partie des 200.000 compteurs Linky déployés en Rhône-Alpes depuis 2011-2012.
Au terme de quatre ans d'expérimentation, le degré de satisfaction de ces cobayes est très élevé : il atteint les 82 %, le taux de recommandation des offres et services le dépassant même à 84 %. Les acteurs de GreenLys expliquent : "Le projet a permis d'illustrer le rôle clé des réseaux de distribution comme facilitateur de l'accompagnement de l'évolution des comportements, des nouveaux usages électriques tels que le véhicule électrique et l'intégration des énergies renouvelables". L'intérêt sera de pouvoir développer des technologies capables d'anticiper les demandes des utilisateurs et d'adapter le réseau en conséquence, tout en faisant face aux évolutions de production des sources intermittentes (solaire, éolien) afin de garantir la sécurité d'approvisionnement.
Consommer moins et mieux
GreenLys a, par exemple, permis de mettre au point des solutions pour prévoir la production photovoltaïque à l'aide de capteurs scrutant le ciel et pour "corriger les variations liées à l'insertion de ces énergies renouvelables". Il a également entraîné le développement de systèmes de reconfiguration automatique de la distribution électrique en cas de panne de courant. Le projet a, enfin, fait diminuer les consommations et effacé les pics grâce à une meilleure gestion des équipements pilotables à distance.
Le projet, qui avait été lauréat du premier Programme d'investissements d'Avenir confié à l'Ademe, dans le cadre du chantier "Nouvelle France Industrielle", s'est donc affirmé comme démonstrateur valable et pertinent. Ses enseignements "vont contribuer à moderniser le système électrique et engendrer de nouveaux comportements éco-citoyens au service de la transition énergétique". L'ensemble des partenaires espèrent, finalement, la création d'une activité économique spécifique, "génératrice d'emplois et de richesse pour les territoires".