Depuis 40 ans, l'architecte Moshe Safdie explore les possibilités des surfaces fractales pour concevoir ses bâtiments à haute densité. Révélé par Habitat 67, un ensemble de logements situé à Montréal, il récidive aujourd'hui avec Sky Habitat, un immeuble de 38 étages composé d'une multitude de terrasses verdoyantes et de passerelles qui offre une vue imprenable sur Singapour. Zoom.
Les jardins suspendus de Babylone ont trouvé leurs héritiers spirituels : les immeubles jumeaux Sky Habitat, construits dans la "Ville jardin", Singapour. Le complexe de 509 logements présente en effet une géométrie particulière, faite d'une multitude de balcons indépendants et de passerelles qui relient les deux tours de 38 étages. L'architecte israélo-canadien Moshe Safdie explique avoir exploré, durant ces 40 dernières années, les possibilités offertes par "les motifs des surfaces fractales, une intensification spectaculaire de la structure qui se traduit par un réseau de jardins à ciel ouvert, et des rues et espaces verts communautaires qui s'interconnectent dans les airs".
Pour l'architecte, la densification recherchée ne se fait donc pas au détriment de la qualité de vie des futurs occupants. Bien au contraire, le projet Sky Habitat fait une large place au confort et aux services. "Pour le projet Bishan (du nom du quartier de Singapour, NdlR), nous avons intégré de nombreuses fonctionnalités afin d'élargir considérablement les commodités pour les familles et d'agrandir les espaces communs, d'abord en apportant de généreux jardins communautaires et des espaces ouverts, au niveau du sol mais aussi en hauteur, dont des terrasses et des jardins pour plus de la moitié des résidences", précise son cabinet.
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Sky Habitat : densifié tout en améliorant le cadre de vie
Plutôt que deux tours indépendantes, le dessin proposé par Moshe Safdie offre un ensemble d'appartements empilés et entrelacés, reliés sur trois niveaux par des passerelles, toutes aussi verdoyantes que les balcons privés. "La masse d'ensemble est poreuse et ouverte à l'air et à la lumière, avec la brise qui peut s'y engouffrer et la clarté y pénétrer", annonce la notice architecturale. Le plan permet donc de dégager des vues pour les occupants, depuis leurs logements et depuis les espaces communautaires. Le résultat ? "Un tissu urbain plus humain et délicat que dans des immeubles traditionnels", selon les architectes.
Sky Habitat : un village tropical et vertical
Pour autant, la structure de béton se veut "hautement rationalisée" : elle est optimisée afin de favoriser les flux d'air entre les façades, un détail important dans le climat tropical de Singapour. Au niveau du sol, au-dessus d'un parking en podium, 72 % des espaces sont déclinés en jardins luxuriants, zones d'activité de plein air, piscines et sentiers pédestres. "Tout en offrant une qualité de vie sans précédent, qui atténue la perception de la densité et de la concentration et maximise le contact avec la nature, le complexe se rapproche d'un regroupement semblable à un village, qui fait écho à l'évolution des collines environnantes, intégrant architecture et vie végétale dans une expérience unique", conclut le cabinet Safdie Architects.
Sky Habitat : Singapore, the place to be
La clientèle visée est celle des classes intermédiaires-supérieures : pour la location, il faudra compter 2.000 €/mois pour un appartement de 80 m², tandis que pour l'achat, ce sont 772.000 € qu'il faudra débourser pour un bien de 157 m² (soit "seulement" 4.917 €/m²). Une affaire à ne pas manquer d'autant que le chantier est en cours d'achèvement !
Sky Habitat : une pinède dans les airs
Le projet de Moshe Safdie rappelle le Bosco Verticale de Milan, signé Boeri Studio.
Sky Habitat : l'obsession fractale
Première création connue de Moshe Safdie, l'Habitat '67 de Montréal évoque déjà les idées d'empilement d'unités de logements qui se retrouve dans le Sky Habitat contemporain.