Alors qu'un nouvel avion vient de s'écraser sur un quartier de New-York - ce qui devrait relancer la polémique sur la sécurité des transports aériens - le gouvernement annoncera jeudi officiellement sa décision sur l'emplacement du futur aéroport dans le grand bassin parisien. Le site de Chaulnes dans la Somme part favori.

Officiellement, la décision n'est pas encore prise. Elle sera arrêtée et annoncée jeudi à l'issue d'une réunion de ministres présidée par le Premier ministre Lionel Jospin, selon Matignon.

De source gouvernementale, on affirmait toutefois lundi que le choix de Chaulnes près d'Amiens, situé à 125 km du centre de Paris, était "vraisemblable", confortant les nombreuses informations distillées ces jours derniers dans la presse.

M. Jospin semble ainsi sur le point de se ranger aux arguments du ministre des Transports Jean-Claude Gayssot, à la fois sur l'utilité d'une nouvelle plateforme visant à désengorger les aéroports de Roissy/Orly et soulager ses riverains, ainsi que sur l'emplacement.

Dans un entretien au quotidien Le Parisien de dimanche, M. Gayssot estimait que les atouts de Chaulnes, proposé par le député communiste de la Somme Maxime Gremetz, étaient "indéniables au regard des critères de choix", à la fois économiques et environnementaux.

Selon le rapport de Pierre Zemor, président de la Commission nationale du débat public (CNDP) qui a mené un débat de six mois sur ce dossier épineux, quelque 17.000 personnes habitent dans le rectangle de gêne sonore du site. La construction de l'aéroport, à l'horizon 2015, entraînerait la disparition des communes de Vermandovillers et Lihons.

Parmi ses avantages figure le fait que le site est proche des autoroutes A1 et A29, et de la gare TGV Ablaincourt-Pressoir, avec un bémol tout de même, car l'A1 et la ligne TGV nord sont saturées. Le site pourrait néanmoins travailler en binôme avec Roissy, et profiterait économiquement à la région.

De son côté, le ministre de l'Environnement Yves Cochet (Verts) met en doute l'urgence, voire la nécessité même, de construire un nouvel aéroport.

Le ministre vert prône un développement accru du TGV, des aéroports de province et un déplacement du fret de Roissy vers l'aéroport de Vatry, dans la Marne, au lieu de se lancer dans la création d'une toute nouvelle infrastructure, dont le coût est estimé entre 6,10 et 9,15 milliards d'euros (40 et 60 milliards de FF).

Un argument renforcé, selon lui, par la crise actuelle du transport aérien, caractérisée par une chute brutale du trafic depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.

Les arguments avancés par Yves Cochet risquent d'ailleurs de prendre une dimension toute particulière après le nouveau crash d'un gros avion de ligne, ce lundi matin, près de l'aéroport JF Kennedy, à New-York. Selon les premières informations, au moins une douzaine de bâtiments seraient touchés par l'appareil qui allait se poser sur l'une des pistes.

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