Un consortium, mené par Siemens, a remporté un contrat de 3 Mrds € pour la construction d'une ferme éolienne de 600 MW au large des Pays-Bas en mer du Nord. Il s'agit du plus important contrat énergétique de ce type pour le groupe allemand qui discute actuellement d'un éventuel rapprochement avec Alstom, autre acteur de l'éolien offshore.
Le projet "Gemini" a été attribué, pour 3 Mrds €, au consortium mené par l'industriel allemand Siemens, qui, à lui seul, recevra la moitié de la somme. Il s'agit de la construction et de l'exploitation-entretien d'un grand parc d'éoliennes en mer du Nord, à 55 km au nord des îles néerlandaises de Frise. Les 150 turbines de 4 MW, aux hélices de grandes dimensions (130 mètres), qui y seront installées bénéficieront de conditions optimales de vent (jusqu'à 10 m/sec) combinées à de relativement faibles profondeurs (entre 28 et 36 mètres).
Entrée en service en 2023
Au total, les éoliennes produiront suffisamment d'électricité pour alimenter 785.000 foyers (soit environ 1,54 million d'habitants), ce qui équivaut à la population des trois provinces du nord des Pays-Bas (Frise, Groningue et Drenthe). Il a été calculé que le recours à l'énergie du vent permettra d'éviter l'émission de 1,25 Mt de CO2 dans l'atmosphère. Techniquement, les turbines seront installées sur des fondations mono-pile et connectées à deux transformateurs montés sur des plateformes offshores desquelles partiront deux câbles sous-marins de 100 km de long connectés au réseau public terrestre. Il est estimé que la construction et l'installation du parc permettront de créer plus de 500 emplois et que 120 postes seront nécessaires à son entretien en phase d'exploitation. L'entrée en service est prévue pour 2023, tandis que le contrat de maintenance court sur 15 années.
Le parc éolien néerlandais installé est, aujourd'hui, de 2,7 GW dont seulement 0,25 GW provient de turbines implantées en mer. L'objectif du pays est de développer cette source d'énergie, afin d'atteindre les 4,45 GW pour le seul offshore d'ici à 10 ans. L'allemand Siemens s'est lancé, contre General Electric, dans une bataille pour l'acquisition du groupe français Alstom, lui aussi turbiniste de l'éolien.
La société allemande WPD Offshore, membre du consortium malheureux lors du 2e appel d'offres éolien maritime français, conteste la décision d'attribution à ses concurrents. Partenaire d'EDF et Alstom, elle a déposé un référé devant le tribunal administratif sur l'évaluation de la Commission de Régulation de l'Energie. "Sans remettre en cause l'attribution de la totalité de l'appel d'offres, WPD s'interroge sur les conditions d'attribution du lot n°2 des îles d'Yeu et de Noirmoutier". La société "conteste la fiabilité technique et économique" de la proposition du consortium concurrent, regroupant GDF-Suez et Areva (plus Neoen Marine et EDP Renewables). Contactée par l'AFP, la CRE n'a pas souhaité réagir.