Le groupe allemand Siemens renonce à trouver un repreneur pour ses activités dans le solaire photovoltaïque et thermique après plusieurs mois de recherches infructueuses. Les usines vont donc être fermées, purement et simplement, victimes à la fois du contexte global et de la forte pression sur les prix.

L'industrie solaire allemande n'en finit pas d'agoniser. Le géant Siemens avait annoncé son désengagement de cette activité au mois d'octobre 2012 et disait être en discussion avec des acheteurs potentiels. Le groupe évoquait "un changement de contexte global", "une croissance plus faible" et une "forte pression sur les prix dans les marchés du solaire", photovoltaïque et thermique à concentration. Rien n'y a fait : même si des acquéreurs se sont montrés intéressés, il n'y a pas eu d'offre ferme. Pourtant en 2009, voilà seulement quatre ans, le groupe investissait 280 M€ dans le secteur en mettant la main sur l'entreprise israélienne Solel. Mais, dès 2011, cette société était fortement dépréciée, devant faire face à une importante contraction du marché du solaire à concentration, passé de 4 GW à seulement un peu plus de 1 GW.

 

Recentrage sur l'éolien offshore et l'hydroélectrique
Dans le solaire, Siemens avait tout de même réalisé plusieurs centaines de millions d'euros de chiffre d'affaires avec un effectif de "seulement" 800 salariés en 2011 (le groupe emploie, en tout, plus de 405.000 employés dans le monde, pour un CA global de 78,3 Mrds €). Mais les pertes cumulées, liées à la guerre des prix menée par les industriels chinois, aux baisses successives des tarifs d'achat d'électricité photovoltaïque pratiqués en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe et une volonté affichée de se recentrer sur d'autres secteurs ont sonné le glas de la branche solaire. Depuis le début des années 2000, le groupe diversifié Siemens s'est peu à peu désengagé de nombreux secteurs : l'activité semi-conducteurs en 2000, la production de téléphones mobiles en 2005, les équipements automobiles en 2007, le matériel informatique en 2009, les services informatiques en 2010, le nucléaire en 2011 et une partie de l'éclairage plus récemment. Le géant allemand souhaite se concentrer sur l'énergie éolienne offshore et sur l'hydroélectricité. Même le secteur des centrales à gaz pourrait souffrir, selon le quotidien Les Echos, 350 emplois seraient menacés en Allemagne et en Autriche.

 

L'annonce de l'arrêt pur et simple du solaire par Siemens risque de ne pas être la seule nouvelle de ce genre outre-Rhin. Son compatriote Bosch a également déclaré, au mois de mars dernier, qu'il cessait son activité photovoltaïque et que les unités de production allaient être cédées individuellement (et non pas d'un bloc, en entité constituée). Les difficultés à trouver des repreneurs pourraient donc entraîner le même type de décision drastique, qui serait un coup dur pour les 230 employés de l'usine de Vénissieux (Rhône).

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