LOGEMENT NEUF. Les sénateurs ont rétabli, dans le projet de loi de finances 2024, le prêt à taux zéro (PTZ) sur l'ensemble du territoire. Une décision dont se félicite notamment la Fédération française du bâtiment (FFB), qui en appelle à une nouvelle "concertation".
Des sénateurs de plusieurs bords politiques viennent de rétablir, lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2024, le prêt à taux zéro (PTZ) sur l'ensemble du territoire. Le gouvernement, qui prévoit de limiter ce dispositif au collectif neuf en zones tendues, et à la rénovation de l'habitat ancien en zones détendues, n'a donc pas été suivi. A la grande satisfaction de la Fédération française du bâtiment (FFB), qui demandait encore récemment un moratoire sur le PTZ. "Après le vote positif de la commission des finances de l'Assemblée nationale, après l'appui de plus de 300 députés de la majorité comme de l'opposition, après le soutien des élus locaux de l'Association des Maires de France, le Sénat vient de voter massivement en faveur du maintien du PTZ dans son format actuel", détaille ainsi l'organisation professionnelle dans un communiqué de presse diffusé le 27 novembre 2023.
La FFB souhaite une nouvelle "concertation"
Selon la FFB, du fait des nouvelles règles, 93% du territoire pourrait se retrouver hors-PTZ en matière de construction neuve, le tout dans un contexte d'augmentation des taux de crédits immobiliers. Ce pourquoi le syndicat patronal appelle à une nouvelle "concertation" entre les pouvoirs publics et les représentants de la filière. "La situation actuelle plaide clairement pour son maintien avec l'effondrement des chiffres de la construction, les difficultés des Français à se loger, le tassement des chiffres de l'emploi et le sentiment de relégation sociale des Français vivant hors des zones urbaines", liste Olivier Salleron, président de la FFB. D'après la chaîne Public Sénat, les sénateurs ont visiblement été sensibles à certains de ces arguments. "Il faut faire attention au message qu'on envoie aux territoires ruraux […] Il ne faut pas conforter le sentiment d'abandon", a par exemple alerté Bernard Delcros, sénateur centriste.
Quoi qu'il en soit, la probabilité est forte que le gouvernement ne tienne pas compte de ce vote au Sénat et rétablisse sa propre version de la réforme du PTZ à l'occasion du prochain 49.3.