Dans un rapport rendu public vendredi, le Sénat dénonce l'écart gigantesque entre les promesses de l'Etat en matière de logement en Outre-mer et la réalité des crédits engagés, avec une dette accumulée comprise entre 500 millions et 1 milliard d'euros.

Henri Torre, rapporteur spécial du Sénat sur le logement en Outre-mer, a accusé le gouvernement de «gestion hasardeuse» et de «politique suicidaire». Et ce que ce soit de la part du ministère de l'Outre-mer ou du ministère du Budget. Le sénateur de l'Ardèche, estimant que cette dette de l'Etat était «très préoccupante», a également mis l'accent sur le flou qui règne sur les chiffres.

Les arriérés concernant les engagements de l'Etat pour le logement en Outre-mer sur la période 1997-2005 seraient de 825 millions d'euros pour la comptabilité spéciale des investissements, mais de seulement 600 millions d'euros pour le ministère de l'Outre-mer, voire d'à peine 450 millions d'euros pour le ministère des Finances. Et cette dette a encore progressé en 2006, avec un écart de 97 millions d'euros entre les autorisations d'engagements de l'Etat, soit les promesses, et les crédits de paiement, c'est-à-dire les fonds réellement dégagés par Bercy. En fait, la dette publique en matière de logement dans l'Outre-mer au total «est comprise entre 500 millions d'euros et 1 milliard d'euros», a accusé Henri Torre.

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