IMMOBILIER. Le réseau immobilier entrevoit un regain de dynamisme d'activité dans quatre régions et une baisse d'activité beaucoup plus faible depuis le début de l'année.

"Depuis janvier, le marché atterrit en douceur", estime Charles Marinakis président de Century 21 France. Le réseau de 960 agences immobilières a fait un point de situation sur les neuf premiers mois de l'année, lors d'une conférence de presse le 30 septembre 2024. "Après avoir été en surchauffe, avec plus de 1,2 million de ventes en 2021, le marché de l'immobilier ancien s'autorégule" . Les prix ont fortement reculé. Les acquéreurs prennent leur temps pour concrétiser leur projet et le marché devrait atteindre quasiment les 800.000 transactions cette année, selon Charles Marinakis.

 

Contexte économique plus favorable

 

Avec des taux de crédits passés de 4,35% fin 2023 à 3,5% sur 20 ans en septembre 2024 et une inflation ramenée de 6,1% en février 2023 à 1,2%, le contexte économique actuel est beaucoup plus favorable aux transactions immobilières. Sur les neuf premiers mois de l'année, le nombre de ventes en France n'a baissé que de 1,6% pour les maisons et de 3,1% pour les appartements, alors que les prix ont reculé de 5% pour les maisons et de 2,2% pour les appartements. Sur deux ans, les prix au m2 ont reculé de plus de 12% pour les deux types de logement.

 

La région parisienne a largement contribué à la baisse du marché au cours des deux années écoulées. A Paris, les volumes de ventes se stabilisent à -1,2%, contre une baisse de 12,9% en 2023, grâce à une baisse des prix qui s'est poursuivie avec un recul de 6,1%. Sur les neuf premiers mois de l'année, le prix moyen au m² dans la capitale s'établit désormais à 9.286€ du m2. Mais une fois les excès passés soldés, il semble que la baisse n'ira pas plus loin. "Ce n'est plus le cas aujourd'hui", constate le président du réseau Century 21. "Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes n'ont baissé que de 1,2% à Paris et en Île-de-France. Dans la région parisienne, la baisse des volumes à deux chiffres observée ces dernières années est révolue" .

 

Un volume de transactions qui repart à la hausse dans certains territoires

 

Tous les départements franciliens, après avoir connu de sévères ajustements de prix, voient l'activité se stabiliser, voire repartir : dans les Hauts-de-Seine les volumes de vente progressent de +7 pour les appartements et de +3% pour les maisons.

 

Même phénomène hors Île-de-France. En 2023, la tempête faisait rage : toutes les régions avaient connu une baisse d'activité comprise entre -5,6% (Bourgogne-Franche-Comté) et -21,6% (Normandie). Cinq régions subissaient même une baisse supérieure à -15%. Depuis le début de l'année 2024, le retour au calme prévaut et plusieurs régions connaissent même un certain dynamisme : la hausse d'activité sur les 9 premiers mois de l'année atteint +5,6% en Nouvelle-Aquitaine, +5,4% en Occitanie, +3,3% en Centre-Val-de-Loire et +1% en Normandie.

 

Un goût intact pour les projets immobiliers

 

D'après les chiffres de visites sur le site du réseau Century 21, l'appétit des Français pour le logement est intact : 71, 4 millions de consultations ont été enregistrées sur les neuf premiers mois de l'année contre 54,3 millions sur la même période en 2023, soit une hausse de +76%. Le marché devrait retrouver un peu de dynamisme en fin d'année 2024 selon les prévisions du président du réseau.

 

Et ce dynamisme devrait être encore plus marqué en 2025. A deux conditions toutefois, pour concrétiser davantage ses projets : que le gouvernement offre de la stabilité et de la visibilité au marché immobilier et que les vendeurs ne se montrent pas trop gourmands. "Contrairement à une idée répandue, la baisse historique des taux a davantage bénéficié aux vendeurs qu'aux acheteurs !" estime Charles Marinakis, qui aimerait voir le marché immobilier se stabiliser durablement "autour de 850.000 à 900.000 ventes, avec des taux de crédit avoisinant les 3%".

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