TRANSITION ECOLOGIQUE. En vigueur depuis un an, le chèque habitat écologique et citoyen cherche encore son public dans le département de la Seine-Saint-Denis où il a été adopté. En visite dans une copropriété de La Courneuve, le président du 93 Stéphane Troussel a à nouveau présenté le dispositif doté de 2 millions d'euros, qui peut avancer jusqu'à 70% des frais de travaux dans la limite maximale de 20.000 euros. Pourvu qu'ils financent la transition écologique et le lien social.
Dans une copropriété courneuvienne bâtie sur l'ancienne manufacture de cordes à raquettes Babolat, l'un des toits bourdonnera bientôt grâce à des ruchers. Ils font partie, parmi une dizaine d'autres initiatives, des projets financés par le chèque habitat écologique et citoyen (Chec) du département séquano-dionysien.
D'abord vouée à une fonction d'habitat participatif, la copropriété Babolat a finalement donné lieu à une opération classique en vefa, inaugurée en 2014. "Il y avait un petit noyau de personnes qui souhaitaient gérer la copropriété eux-mêmes, avec une maîtrise des charges la plus grande possible, d'où l'idée de créer un syndic coopératif", contextualise Brigitte Croissy, présidente du conseil syndical.
L'idée du rucher émane d'une des membres du conseil syndical, prête à se former et à financer les équipements d'apiculture. Le projet, éligible au chèque habitat écologique et citoyen "est sorti de l'intention personnelle en suscitant l'intérêt du voisinage, et nous fait arriver à quelque chose d'un peu plus collectif", se réjouit Brigitte Croissy.
Faire vivre l'écologie populaire
"L'idée de ce dispositif est de financer des projets ou des actions permettant de faire vivre l'écologie populaire, de semer des graines de la transition écologique", indique Stéphane Troussel, président du département, à Batiactu. Doté d'une enveloppe budgétaire de 2 millions d'euros, le Chec peut financer jusqu'à 70% des travaux ou équipements, pour une dépense de 500 euros minimum, allant jusqu'à 20.000 euros.
Installation de ruchers ou d'un jardin partagé, installation d'un local à vélo ou réhabilitation de locaux collectifs en utilisant des matériaux durables, le financement départemental concerne les travaux réalisés par des entreprises, comme en auto-construction.
Lancé il y a un an, le chèque a financé une dizaine de projets menés par des copropriétés. Manquant quelque peu de visibilité auprès des particuliers, "il a été décidé de le relancer en l'élargissant aux bailleurs sociaux et structures d'habitat participatif", a déclaré le président du 93.
A la veille de l'adoption en conseil départemental des engagements en faveur de la transition écologique, Stéphane Troussel entend "accélérer la cadence, en étant persuadé que la transition ne sera possible que si elle permet de lutter contre les inégalités sociales, et compte tenu des caractéristiques du département, jeune et populaire, le gain se fera d'abord auprès des classes populaires".