Le nouveau patron de fait du groupe français de matériel électrique indique que l'intégrité du groupe et de ses dirigeants constituent sa meilleure arme.

Dans un entretien accordé au Populaire du Centre, à paraître aujourd'hui 11 décembre, Ernst-Antoine Seillière, le patron de Wendel Investissement et nouveau propriétaire de Legrand, à parité avec l'américain KKR, s'est déclaré "convaincu que la réussite de Legrand est liée à son intégrité, c'est à dire sa cohérence industrielle sur le plan international ".

Suite à l'échec de la fusion du français avec le groupe Schneider, en raison d'une décision de la Commission européenne puis du refus des dirigeants du fabricant de matériel électriques, le consortium Wendel a racheté, mardi, pour 3,63 milliards d'euros les 98,1% détenus par Schneider dans le capital de Legrand depuis l'été 2001.

Cette somme est partagée entre les fonds Wendel et KKR, à parité chacun, et par les investisseurs West LB, HSBC Private Equity, Goldman Sachs Capital Partners, ainsi que par les familles Decoster et Vespieren, héritières de Legrand.

A l'issue de l'offre publique de retrait, assortie d'un retrait obligatoire, qui doit être ainsi réalisée, les deux fonds Wendel Investissement et KKR détiendront à parité 75% du capital et les 25% restant seront partagés entre les quatre autres investisseurs. La moitié de l'investissement total sera financé par endettement de Legrand.

Dans une interview accordé au Populaire du Centre, Ernst-Antoine Seillière a affirmé que, " si Schneider avait été autorisé à conserver Legrand, compte tenu des conditions qui étaient imposées par la Commission pour respecter les règles de la concurrence, Legrand France eût été démantelé ". En étant repris par le consortium, l'entreprise " échappe au démantèlement ".

L'objectif du consortium est de conserver l'intégrité du groupe, qui s'est renforcé sur le marché international depuis l'arrêt porté à la fusion avec Schneider par la Commission, au point de devenir son principal concurrent. " Le projet est solide. Toute notre approche consiste à rendre compatible le développement de Legrand avec la dette contractée pour l'acquérir ".

De son côté, François Grappotte, le PDG de Legrand, déclare aujourd'hui dans les colonnes du Figaro que " le consortium est résolument à nos côtés dans l'idée que le périmètre de Legrand doit demeurer intact. (...) Avec ce nouvel actionnariat, Legrand conserve donc intactes toutes ses chances de développement ".

François Grappotte estime que " le plan d'entreprise, qui a été bâti en commun " avec le consortium Wendel " donne parfaitement les moyens de développer Legrand ". Ce plan est fondé sur un ratio d'investissement industriel " compris entre 7% et 7,5% du chiffre d'affaires, ce qui est supérieur à ce que nous avons réalisé ces deux dernières années mais aussi à ce que font nos concurrents ".

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