L'avenir appartiendra-t-il au Bepos ? En visite dans le massif du Mont Blanc, la ministre de l'Ecologie a rappelé les mesures contenues dans le projet de loi sur la transition énergétique, dont l'obligation d'exemplarité pour les futurs bâtiments publics en termes de consommation énergétique.
La ministre de l'Ecologie souhaite que "tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques soient à énergie positive", obligation que Ségolène Royal veut inscrire depuis plusieurs mois dans le projet de loi sur la transition énergétique qui doit prochainement être discuté au Parlement. Ainsi, la règle s'appliquera non seulement aux futurs édifices publics mais également "à tout logement social" bénéficiant de financements publics. La ministre souhaite ainsi orienter peu à peu tout le parc français vers des constructions toujours moins énergivores. "Nous avons non seulement les moyens de la transition énergétique mais aussi l'obligation car c'est un levier de sortie de crise, en relançant des secteurs comme le bâtiment et les travaux publics", a notamment déclaré la ministre qui a pour ambition de faire de la France le pays le plus avancé d'Europe en la matière. Les bâtiments a énergie positive (qui produisent davantage d'énergie qu'ils n'en consomment) sont encore peu nombreux dans l'Hexagone.
Relever le défi des évolutions climatiques
Cette annonce intervient à l'occasion de la remise du rapport "Le climat de la France au 21e siècle" à la ministre, qui a rendu publiques les conclusions lors d'un déplacement en Haute-Savoie. Le document, rédigé sous la houlette de Jean Jouzel, climatologue et glaciologue du CEA, a été rédigé par un panel de spécialistes regroupés au sein de l'Institut Pierre-Simon Laplace (les chercheurs provenant du CEA et du CNRS et du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique). Il présente les scénarios du changement climatique en France et en Outre-mer jusqu'à la fin du siècle. Ségolène Royal a souligné l'importance de ce rapport qui présente "des aspects très concrets pour la vie quotidienne", en termes de politique d'atténuation et d'adaptation aux effets de l'évolution du climat, dans le cadre d'un plan national (PNACC). La conception des ouvrages devra répondre à ces défis.
A moyen terme (2021-2050), la température moyenne en métropole devrait augmenter en moyenne de 0,6 à 1,3 °C, plus particulièrement dans le sud-est en été. Le nombre de jours de canicule devrait augmenter, tandis que celui de jours anormalement froids en hiver devrait diminuer.
A long terme (2071-2100), les tendances observées s'accentueront avec une forte hausse des températures en été, comprises entre 2,6 et 5,3 °C en été. Les vagues de chaleur se succèderont avec 20 journées de chaleur dans la zone sud-est. Les épisodes de sécheresse seront plus nombreux, malgré un renforcement des précipitations extrêmes sur une large partie du territoire.
En outre-mer, les températures pourraient également fortement augmenter (+3,5 °C) tandis que les précipitations déclineront en saison sèche. En fin de siècle, il est possible que la fréquence des cyclones tropicaux diminue mais les précipitations et la vitesse de vents associés pourraient augmenter. Les phénomènes seront donc plus rares mais plus violents.