Electriciens, maçons, peintres et professionnels de la pierre se sont réunis pendant trois jours à l'occasion des Journées nationales d'étude de la Capeb pour aborder les thèmes techniques au cœur des préoccupations des artisans du bâtiment. Cette année, les échanges ont été particulièrement marqués par les questions de développement durable, de sécurité, et de travaux adaptés aux handicaps. Explications.

Réunir les responsables départementaux des professions de l'artisanat du bâtiment, afin d'aborder les grands thèmes techniques qui les préoccupent : tel est l'objectif des journées nationales d'étude de la Capeb. Du 24 au 26 juin, la confédération réunissait à Port-Marly (78) la moitié des professions artisanales du bâtiment dont elle a la charge : électriciens, maçons-carreleurs, peintres-vitriers, et professionnels des métiers de la terre.

 

Les sujets abordés cette année «tournent beaucoup autour des métiers du développement durable, et de comment travailler avec les autres corps de métiers», note Jean-Jacques Chatelain, président de l'Union nationale artisanale peinture, verrerie et revêtements. «L'objectif étant aussi de donner aux professionnels présents les grandes lignes pour mieux connaître les contrats, les termes juridiques et les responsabilités, afin qu'ils puissent ensuite diffuser ces informations dans leurs fédérations départementales». Des industriels participent également à ces rencontres, pour organiser des démonstrations.

 

Mieux travailler avec les handicapés
Au sommaire des grands thèmes demandés par les adhérents, la question du handicap qui a fait l'objet de démonstrations et d'échanges avec des associations travaillant directement avec des handicapés. «Les artisans veulent savoir comment mieux travailler vis-à-vis de ce public, et l'on s'aperçoit que chaque métier peut apporter quelque chose», indique Jean-Jacques Chatelain. Ainsi, le peintre peut conseiller son client mal-voyant en lui proposant d'ajouter des bandes de couleurs pour faciliter les déplacements dans les couloirs, et l'électricien peut travailler sur une installation également adaptée à diverses formes de handicap.
La gestion des déchets, les questions de santé et de sécurité reviennent également dans les préoccupations. D'ailleurs, pour la première fois cette année, un pôle Sécurité et EPI (Equipements de protection individuelle) a été mis en place lors de ces journées d'étude afin de sensibiliser et donner des réponses concrètes en matière de protection sur les chantiers.

 

Générations
Si l'objet de ces journées est d'échanger sur les techniques des métiers de l'artisanat et non des sujets concernant l'emploi tels que les retraites et le statut d'auto-entrepreneur), les adhérents présents ne peuvent se priver d'aborder, en marge des débats officiels, des sujets parfois sensibles, tels que la baisse des prix. «C'est un sujet un peu tabou, mais on l'entend, il est abordé dans les couloirs», explique Jean-Jacques Chatelain, qui estime également que «la baisse des prix n'est pas dans la culture des artisans représentants des organes départementaux de la Capeb». Ces élus sont-ils représentatifs de tous les artisans ? En tout cas, à la lumière des échanges, une chose est sûre : «L'artisan d'hier n'est pas celui de demain», observe Jean-Jacques Chatelain. En effet, les artisans entrant dans le métier n'ont pas forcément le même parcours de formation que leurs aînés, et viennent, de plus en plus souvent, d'autres horizons, comme les métiers commerciaux. Pour Jean-Jacques Chatelain, «ces changements bousculent parfois les aînés mais ils prouvent que l'artisanat est en constante évolution».

 

Une deuxième manifestation de ce type, avec d'autres corps de métiers du bâtiment, aura lieu en septembre à Dijon.

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