En raison de la nouvelle loi sur la négociation d'une prime obligatoire, le Suédois Securitas, spécialiste des services de sécurité, pourrait verser 3,50 euros à ses 20.000 salariés. Une somme qui ne manque pas de faire débat. Explications.
Le suédois Securitas, entreprise spécialisée dans les services de sécurité, pourrait verser une prime de 3,50 euros à ses 20.000 salariés.
L'entreprise, qui admet que cette somme est «dérisoire», se dit pourtant dans le cadre de la loi : «On a bien conscience qu'on est face à une vrai difficulté, posée à la fois par la loi et la situation de Securitas où nous avons une augmentation de dividende extrêmement faible, mais qui déclenche cependant l'obligation de négocier», a expliqué à l'AFP Michel Mathieu, PDG de Sécuritas France. Et d'ajouter : «On a une loi et j'essaie de trouver une solution pour l'appliquer au mieux. Là, on donne la totalité de l'augmentation de dividende, on peut difficilement faire plus». Securitas tient à souligner dans un communiqué que «les négociations sur la prime sur les dividendes sont toujours en cours et aucune décision n'est prise à ce jour».
Pour rappel, le gouvernement a décidé, cet été, la négociation d'une prime obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés ayant versé en 2011 des dividendes 2010 en augmentation par rapport aux deux derniers exercices. Toutefois, cette loi ne détermine pas de montant minimum, ce qui entraîne des situations difficiles comme celle de Securitas.
Une loi qui divise
De leur côté, les syndicats du groupe tiennent à préciser leur mécontentement. D'ailleurs, Jean-Pierre Christophe, délégué syndical central CFE-CGC chez Securitas France, indique que la prime proposée est «un marché de dupes». Plusieurs salariés pensent même la refuser.
Et la polémique entamée chez Securitas semble s'étendre à d'autres sociétés. Ainsi, les salariés de l'institut de sondage Ipsos ont démarré une grève afin de dénoncer une prime de six euros proposée par leur direction. Nul doute que l'on entendra encore parler de cette loi dans les jours à venir.