Un salarié de 32 ans est décédé samedi après-midi sur le chantier du réacteur nucléaire de troisième génération EPR en construction à Flamanville (Manche), après une chute d'une dizaine de mètres. C'est le deuxième décès depuis le début de l'année sur le site.

Deux ans de retard, des problèmes techniques qui s'enchainent, des conditions de travail dénoncées par les syndicats et un deuxième accident mortel… A se demander si le chantier EPR à Flamanville n'est pas maudit. En effet, la dernière mauvaise nouvelle en date est le décès d'un ouvrier qui «a fait une chute de dix mètres à travers une ouverture protégée et signalée alors qu'il circulait dans la salle des machines en construction», selon un communiqué d'EDF. La victime, un salarié de la société Endel de 32 ans «a été rapidement prise en charge par les secours extérieurs et a été évacuée par hélicoptère vers le centre hospitalier de Cherbourg à 16 h 30. Il est décédé peu après». Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances précises de l'accident.

 

La CGT a accusé le géant du BTP Bouygues d'être responsable de l'accident, affirmant avoir fourni à la justice des documents montrant que la société bafoue le droit du travail sur le chantier, ce que Bouygues a démenti aussitôt. Ces accusations font écho à un précédent accident, le 24 janvier dernier. A l'époque, un ouvrier de 37 ans travaillant pour la société Normétal avait trouvé la mort sur le même chantier après «une chute de 13 à 15 mètres à la suite d'un choc du chargement d'une grue sur l'échafaudage où il se trouvait». Une enquête avait été ouverte pour « homicide involontaire », d'après le procureur de la République Eric Bouillard. Trois mois plus tard, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait annoncé qu'elle enquêtait sur «une sous-déclaration d'accidents sur le chantier de l'EPR». Affaire à suivre.

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