Les deux groupes français d'appareillage électrique basse tension Schneider Electric et Legrand sont désormais des cibles potentielles pour des groupes américains du secteur après la décision européenne de bloquer leur fusion, ont estimé mercredi des analystes.
En tête, on trouve General Electric et Tyco qui sont, pour beaucoup, les plus susceptibles de lancer des offres.
La plupart des analystes soulignent la dureté de ton de la Commission qui a décidé "à l'unanimité" de mettre son veto à la fusion. Schneider et Legrand ont annoncé qu'ils allaient faire appel.
"Chacune des deux compagnies n'a guère d'autre choix maintenant que d'accepter la décision et aller de l'avant", estime pourtant un analyste. "Schneider a perdu beaucoup d'argent et est devenu une cible pour une offre, il doit y avoir des compagnies américaines intéressées par leurs activités".
"Je pense que (l'helvético-suédois) ABB est hors jeu et (l'allemand) Siemens n'a jamais vraiment montré d'intérêt pour se développer dans ce domaine, donc le seul acheteur potentiel est General Electric, Tyco peut également être intéressé par Schneider", relève un autre analyste.
En ce qui concerne Legrand, Schneider pourrait choisir de le vendre directement à un concurrent plutôt que de s'en défaire sur le marché, car il pourrait ainsi obtenir un meilleur prix.
Néanmoins, avertit un analyste, Legrand pourrait attirer moins d'intérêt qu'il n'en aurait eu avant la fusion, même s'il permettrait à des groupes américains d'accéder aux marchés européens.
"Legrand est définitivement plus faible qu'il ne l'était avant la fusion, mais c'est une histoire très spécifique et il y a relativement peu d'acteurs susceptibles de l'acheter et d'en profiter", souligne-t-il.
Plusieurs analystes estiment que Schneider est responsable de ce "scénario-cauchemar" car le groupe avait déjà payé en numéraire et en actions 98% du capital de Legrand sans même attendre la décision finale de Bruxelles.
Dans son communiqué, la Commission européenne a estimé que la fusion Schneider/Legrand nuirait à la concurrence non seulement en France mais également au Danemark, en Espagne, en Grèce, en Italie, au Portugal et au Royaume Uni.
"Ce dénouement malheureux illustre la nécessité absolue pour les partenaires à une fusion qui entraîne des problèmes de concurrence évidents, d'intégrer très tôt dans le projet une réflexion sur les remèdes possibles et d'initier sans tarder les discussions avec les autorités de la concurrence", a déclaré le commissaire à la Concurrence Mario Monti.
Selon des analystes, les commentaires de M. Monti illustrent le sentiment qu'a eu la Commission de se voir demander son avis comme une simple formalité. "Il est clair qu'ils (Schneider et Legrand) ont plus ou moins tenté de forcer le passage en bouclant leur opération financière avant que Bruxelles donne son accord", dit un analyste. "Et après tout, quand des signes sont apparus montrant qu'il y aurait des difficultés, ils n'ont offert qu'un minimum de concessions" portant sur 400 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Les informations de presse sur des interventions de responsables français, notamment du président de la République Jacques Chirac - ami de longue date du président de Schneider Henri Lachmann - pourraient avoir envenimé la situation.
"Il semble que la Commission estime que Schneider n'a pas franchi les étapes nécessaires pour entamer des négociations et a vraisemblablement tenté de passer en force", selon un autre analyste.
Un autre analyste pense qu'il est injuste de reprocher à Schneider d'avoir agi avec précipitation. Mais "quoi qu'il en soit, cela n'arrange pas la crédibilité de Schneider", ajoute-t-il.
La plupart des analystes soulignent la dureté de ton de la Commission qui a décidé "à l'unanimité" de mettre son veto à la fusion. Schneider et Legrand ont annoncé qu'ils allaient faire appel.
"Chacune des deux compagnies n'a guère d'autre choix maintenant que d'accepter la décision et aller de l'avant", estime pourtant un analyste. "Schneider a perdu beaucoup d'argent et est devenu une cible pour une offre, il doit y avoir des compagnies américaines intéressées par leurs activités".
"Je pense que (l'helvético-suédois) ABB est hors jeu et (l'allemand) Siemens n'a jamais vraiment montré d'intérêt pour se développer dans ce domaine, donc le seul acheteur potentiel est General Electric, Tyco peut également être intéressé par Schneider", relève un autre analyste.
En ce qui concerne Legrand, Schneider pourrait choisir de le vendre directement à un concurrent plutôt que de s'en défaire sur le marché, car il pourrait ainsi obtenir un meilleur prix.
Néanmoins, avertit un analyste, Legrand pourrait attirer moins d'intérêt qu'il n'en aurait eu avant la fusion, même s'il permettrait à des groupes américains d'accéder aux marchés européens.
"Legrand est définitivement plus faible qu'il ne l'était avant la fusion, mais c'est une histoire très spécifique et il y a relativement peu d'acteurs susceptibles de l'acheter et d'en profiter", souligne-t-il.
Plusieurs analystes estiment que Schneider est responsable de ce "scénario-cauchemar" car le groupe avait déjà payé en numéraire et en actions 98% du capital de Legrand sans même attendre la décision finale de Bruxelles.
Dans son communiqué, la Commission européenne a estimé que la fusion Schneider/Legrand nuirait à la concurrence non seulement en France mais également au Danemark, en Espagne, en Grèce, en Italie, au Portugal et au Royaume Uni.
"Ce dénouement malheureux illustre la nécessité absolue pour les partenaires à une fusion qui entraîne des problèmes de concurrence évidents, d'intégrer très tôt dans le projet une réflexion sur les remèdes possibles et d'initier sans tarder les discussions avec les autorités de la concurrence", a déclaré le commissaire à la Concurrence Mario Monti.
Selon des analystes, les commentaires de M. Monti illustrent le sentiment qu'a eu la Commission de se voir demander son avis comme une simple formalité. "Il est clair qu'ils (Schneider et Legrand) ont plus ou moins tenté de forcer le passage en bouclant leur opération financière avant que Bruxelles donne son accord", dit un analyste. "Et après tout, quand des signes sont apparus montrant qu'il y aurait des difficultés, ils n'ont offert qu'un minimum de concessions" portant sur 400 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Les informations de presse sur des interventions de responsables français, notamment du président de la République Jacques Chirac - ami de longue date du président de Schneider Henri Lachmann - pourraient avoir envenimé la situation.
"Il semble que la Commission estime que Schneider n'a pas franchi les étapes nécessaires pour entamer des négociations et a vraisemblablement tenté de passer en force", selon un autre analyste.
Un autre analyste pense qu'il est injuste de reprocher à Schneider d'avoir agi avec précipitation. Mais "quoi qu'il en soit, cela n'arrange pas la crédibilité de Schneider", ajoute-t-il.