Alors qu'il vient d'annoncer un bénéfice net de +3% et un programme d'acquisitions, le géant mondial de l'appareillage électrique compte supprimer des emplois en 2004 et 2005. La France - qui "ne peut pas être considérée comme un sanctuaire pour l'emploi" - ne sera pas épargnée.

"Nous sommes très clairement en suppression nette d'emplois en France cette année. Nous aurons des réductions en France et en Europe en 2004 et en 2005" a indiqué le pdg du groupe Henri Lachmann tout en se refusant à chiffrer ces réductions d'effectifs.
"Nous avons des réductions sensibles d'effectifs depuis trois ans", a ajouté M. Lachmann. "La France, en particulier, ne peut pas être considérée comme un sanctuaire pour l'emploi. Je veux bien être responsable pour l'emploi mais pas quand il s'agit exclusivement de celui de la France", a-t-il dit, pour justifier le transfert de certaines activités hors de la zone euro.

Schneider Electric avait annoncé début janvier 620 suppressions de postes en France d'ici juillet, au cours d'un comité d'entreprise, selon les syndicats.
Interrogé sur les mouvements sociaux à Grenoble qui ont émaillé ces dernières semaines, le directeur général délégué Jean-Pascal Tricoire a invoqué la nécessité de changement. "Nous n'avons pas assez bougé en France. Nous demandons maintenant des changements qui sont parfois difficiles à accepter. C'est une vraie rupture" a-t-il expliqué.
Le groupe n'exclut cependant pas d'autres investissements en France, essentiellement en recherche et développement. "Nous mettons en place deux technopoles qui ont beaucoup d'importance. L'une à Grenoble pour le design et la recherche-développement, qui sera à vocation mondiale, l'autre à Sophia-Antipolis pour l'automation. A Grenoble, 300 embauches de cadres sont envisagées", a précisé M. Tricoire.

Rappelons que Schneider Electric emploie près de 75.000 salariés dans le monde sur 180 sites, dont 22.000 en France sur 43 sites.
En Europe, les effectifs ont baissé de 10% sur les deux dernières années, alors qu'ils ont progressé de 12% dans les pays émergents.
En Amérique du Nord, les effectifs ont baissé de 25% sur les deux dernières années, alors qu'ils ont progressé de 12% dans les pays émergents, a précisé le pdg du groupe.

Alors que Henri Lachmann annonçait ces réductions d’effectifs, l’industriel a publié une hausse de 3% de son bénéfice net 2003 à 433 millions d'euros (422 M EUR en 2002) et "une progression de plus d'un point" en 2004 de sa marge opérationnelle.
Avant amortissement des survaleurs, le bénéfice net progresse de 1% à 624 M EUR contre 615 M EUR en 2002. Son bénéfice d'exploitation a quant à lui reculé de 3%, à 1,007 milliard d'euros (1,04 md EUR en 2002)
La marge opérationnelle 2003 est stable à 11,5% du chiffre d'affaires, mais elle a particulièrement progressé au second semestre 2003 à 12,5% (12% anticipé) contre 12,2% sur la même période de 2002 et contre 10,4% au premier semestre 2003, selon le groupe.
Pour 2004, Schneider vise une "progression de plus de 1 point de sa marge opérationnelle", selon le communiqué.

Enfin, après ses acquisitions réalisées depuis fin 2002 (1,3 md EUR de c.a.), Schneider Electric a annoncé qu’il souhaitait poursuivre une "politique d'acquisitions ciblée et rigoureuse".
"Notre portefeuille de dossiers est plus important aujourd'hui qu'il y a six mois ou un an. On espère un certain nombre d'investissements en 2004", a déclaré Henri Lachmann. "Nous n'avons aucunement l'intention de nous diversifier et de devenir un conglomérat", a-t-il néanmoins précisé.

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