Avec près de 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires et un impressionnant portefeuille de brevets, Schneider Electric se positionne comme un géant de la gestion de l'énergie et des automatismes. Jean-Pascal Tricoire, le président directeur-général, a présenté, devant la presse internationale, les grands axes du développement de ce groupe dynamique.

C'est à un véritable exercice de style que s'est livré Jean-Pascal Tricoire ce vendredi 1er avril 2016 : à l'image de Steve Jobs, le président de Schneider Electric a présenté la stratégie de son groupe lors d'une "keynote", digne d'Apple. Il a rapidement brossé le tableau du marché où se positionne l'entreprise, celui de la gestion de l'énergie. "La demande d'une énergie fiable, sure, durable et connectée va continuer à grandir, du fait de l'urbanisation, de la digitalisation et de l'industrialisation de nos sociétés", a-t-il résumé. Le dirigeant a donné un chiffre qui résume l'ampleur de la tâche : chaque année d'ici à 2045, l'équivalent de sept Paris seront construits dans le monde… Une véritable politique de développement durable est donc nécessaire afin de faire face à cette demande immense. "Les besoins énergétiques vont augmenter alors qu'il faut diviser les émissions de CO2. La seule solution est l'amélioration de l'efficacité !", poursuit-il.

 

Un véritable défi que souhaite relever Schneider Electric au moyen de ses nombreuses solutions techniques de mesure, pilotage et automatisation. "L'amélioration de l'efficacité est possible avec les technologies d'aujourd'hui, mais il faut penser et concevoir autrement", martèle-t-il. Le p-dg avance des gains potentiels énormes : 58 % d'efficacité dans l'industrie, 79 % dans les infrastructures et, surtout, 82 % dans le bâtiment, le secteur le moins efficace de tous. "L'adoption d'un système actif d'efficacité énergétique permet, à lui seul, un gain de +30 %, sans autre intervention", assure-t-il. Une véritable opportunité pour Schneider Electric qui compte également s'appuyer sur la baisse drastique des coûts du stockage d'électricité par des batteries. "Il y a beaucoup d'opportunités liées au solaire, aux smart grids…", estime Jean-Pascal Tricoire.

 

Repenser les bâtiments pour les rendre plus efficaces

 

Le groupe français, qui a généré un chiffre d'affaires de 27 Mrds € en 2015 (dont 34 % dans le bâtiment, 27 % dans l'industrie et 25 % dans les infrastructures), se considère comme particulièrement bien placé pour répondre aux enjeux de la transition énergétique. Il investit, chaque année, environ 5 % de ce chiffre d'affaires en effort de R&D, ce qui lui permet de détenir un portefeuille de 20.000 brevets. Et les solutions que l'entreprise apporte vont de l'interrupteur intelligent au système de pilotage dédié aux réseaux électriques à l'échelle des quartiers. Pour le logement social, par exemple, Schneider annonce vouloir participer à la lutte contre la précarité énergétique tout en améliorant la gestion du parc immobilier et en assurant la réinsertion professionnelle de jeunes sur des métiers de l'énergie. L'entreprise commercialise donc des portiers vidéo qui servent également au contrôle des fonctions énergétiques de l'habitat et des tableaux électriques instrumentés qui collectent des informations et les communiquent à l'occupant et/ou au bailleur. Ceci afin de les aider à mieux décider d'éventuelles opérations de maintenance. Pour les logements individuels, Schneider Electric communique sur une offre domotique de packages portant sur des fonctions (accès, confort, senior, météo…), qui sont pilotés par une application numérique.

 

Dans le domaine du non résidentiel, l'entreprise souhaite rendre les bureaux plus attractifs et plus confortables pour leurs utilisateurs, par le biais de systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB). L'entreprise avance l'exemple réussi de son propre siège social, le Hive, qui a divisé par quatre sa consommation énergétique sans sacrifier aux bonnes conditions de travail. A une échelle encore plus grande, celle des éco-quartiers, Schneider Electric conçoit des stations de recharge pour les véhicules électriques, des produits dédiés aux énergies décentralisées (onduleurs connectés notamment), des solutions de stockage modulaires et des outils pour les gestionnaires de réseau. Le groupe, qui a participé à l'expérimentation IssyGrid, envisage l'émergence d'un nouveau métier, celui de syndic de quartier, qui pourrait gérer les contrats énergétiques des différentes entités présentes et les coordonner au mieux. Jean-Pascal Tricoire conclut : "Les bâtiments doivent être pensés différemment aujourd'hui, afin d'être plus sûrs, plus connectés, plus efficaces et plus durables".

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