En analysant ses deux époques de construction, l'entreprise Leroux a remonté l'histoire du lieu. Le chêne utilisé au XVIe, parfaitement équarri, a visiblement été transformé par des professionnels. Les "bois indigènes" - de moindre qualité, comme le peuplier, le tremble, l'orme, le charme - employés au XXe provenaient du bocage environnant et des bords d'eau. Ils ont été équarris sur place, preuve d'un manque de moyens et d'une volonté d'aller plus vite. "L'agrandissement a donc eu une vocation purement utilitaire, même si la qualité constructive restait primordiale", analyse le charpentier.

 

 

Par la suite, "les locaux ont été abandonnés vers les années 1950-1960. Le site devait être plus ou moins habité mais plus forcément entretenu, puis les habitants ont quitté les lieux, qui sont restés en l'état. Comme il n'était pas possible d'agrandir le bâtiment car le terrain est en pente, les anciens occupants - sans doute des agriculteurs - sont allés voir ailleurs. En l'absence d'entretien, des dégradations et des fuites sont apparues, et les bois ont fini par pourrir", relate Stéphane Leroux.

 

Mais selon lui, c'est finalement une bonne chose que la borde soit restée dans son jus. "Elle s'est dégradée au fil du temps, mais n'a été ni détruite, ni modifiée, ni mal réparée. Dans un sens, l'abandon l'a sauvé."

 

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