Suite à l'envahissement de sans-papier de la tour First dans le quartier d'affaires de la Défense, Bouygues Bâtiment Ile-de-France a décidé de déposer plainte pour violation de domicile, entrave à la liberté de travailler et dégradation de biens.

Suite à l'envahissement de sans-papier de la tour First dans le quartier d'affaires de la Défense lundi, Bouygues Bâtiment Ile-de-France a déposé plainte pour violation de domicile, entrave à la liberté de travailler et dégradation de biens.

 

L'entreprise indique dans un communiqué que les manifestants «ont fracturé les portes pour entrer sur le site et dans les bureaux du chantier et ont molesté plusieurs collaborateurs présents». Le groupe rappelle également que les personnes «ne sont pas des collaborateurs de l'entreprise et qu'aucun préavis de grève n'a été déposé, ni avant l'envahissement du 2 novembre, ni avant celui d'hier».
Bouygues Bâtiment précise qu'il n'a pas «les moyens techniques et humains de détecter les faux papiers. Cela est du ressort et de la compétence des services de l'Etat».
Cet incident fait écho aux déclarations du ministre du Travail Xavier Darcos et du ministre de l'Immigration Eric Besson ouvrant le débat sur la fermeture d'entreprises employant consciemment des sans-papier. Eric Besson a souligné que les fermetures pourraient concerner «des établissements et pas les entreprises elles-mêmes».

 


Réactions
Lors de sa conférence de presse de mardi, Didier Ridoret, Président de la FFB, a estimé qu'il ne "pouvait pas apprécier les mises en garde de Xavier Darcos". Il a aussi déclaré qu" il n'était pas persuadé que cela permettrait de déjouer le problème des sans-papier (...) qui reste avant tout un problème de faux-papiers et de police".
Enfin, il a ajouté: "Ce sont les préfectures qui vérifient les papiers des personnes étrangères que les entreprises veulent embaucher. Cela peut prendre de 3 heures à quelques jours".

 

De son côté, l'UPA a fait savoir par communiqué qu'"au nom des 930.000 entreprises artisanales françaises, elle appelle à combattre sans réserve les personnes qui recourent en connaissance de cause au travail clandestin. Pour autant, les employeurs n'ont pas vocation à exercer un contrôle administratif des personnes qu'ils recrutent. En cela, de nouvelles solutions doivent être imaginées. Mais la précipitation et l'emballement médiatique sont généralement de mauvais conseil. Plutôt que de renvoyer le problème à l'élaboration d'une nouvelle loi, l'UPA demande aux pouvoirs publics d'exercer leur mission de contrôle et invite à engager une concertation avec les organisations patronales."

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