Ironie du calendrier, alors que les syndicats patronaux communiquent auprès des jeunes sur les atouts du BTP, plus de 1.000 salariés ont manifesté pour une reconnaissance de la pénibilité du métier exigeant un départ à la retraite à 55 ans et une revalorisation générale des salaires.

1.200 personnes selon la police et près de 3.000 selon les organisateurs ont manifesté jeudi à l’appel de la CGT pour la reconnaissance des métiers pénibles. La manifestation a pris fin vers 14h30 devant le siège du Medef.

Le cortège a quitté le Trocadéro (16e arrondissement) en direction du siège du Medef, avenue Bosquet (7e), où les manifestants devaient observer une minute de silence et s'allonger "en hommage aux 162 salariés du secteur morts en 2002 au travail".
En tête, des syndicalistes brandissaient un cercueil rouge, tandis qu'était repris sur l'air des chevaliers de la Table ronde le slogan: "le boulot ouais, ouais, ouais! Y crever, non, non, non".
Devant le siège du Medef, avenue Bosquet (7e), une centaine de manifestants, vêtus de combinaisons blanches, se sont allongés par terre autour d'un cercueil rouge et ont observé une minute de silence, en hommage aux "150 morts par accident du travail chaque année".

La manifestation a regroupé des délégations de plusieurs régions (Ile-de-France, Normandie, Champagne, Moselle, Nord Pas-de-Calais et Picardie), alors que selon le syndicat des débrayages étaient observés dans les entreprises du secteur les plus importantes (Bouygues, Vinci, Spie, Cegelec ou GTM).

La CGT, majoritaire dans le secteur, revendique la reconnaissance de la pénibilité du métier avec le départ à la retraite à 55 ans, une revalorisation générale des salaires, et proteste contre la "précarité croissante" dans la profession.
Selon Eric Aubin, secrétaire général de la fédération, "55% des salariés de 60 ans ne sont plus en activité, étant soit en invalidité, soit au chômage".
Le syndicat, majoritaire dans la profession, réclame également une hausse générale des salaires et proteste contre la précarité des emplois, notamment dans les chantiers où "70 à 80% des contrats sont des contrats intérimaires".

Cette manifestation vient quelque peu ternir les efforts des fédérations patronales pour redorer le blason du BTP. En effet, alors que l’Union Professionnelle Artisanales s’apprête à donner le coup d’envoi de la semaine de l’artisanat, du 13 au 20 mars, la Fédération Française du Bâtiment lance à partir de la semaine prochaine une campagne de communication «choc» d’un montant de 700.000 euros pour attirer les jeunes vers ce métier.
La FFB Région Paris Ile-de-France a choisi de mettre en valeur une activité professionnelle "passionnante"et un bon "niveau de rémunération" dans cette campagne.

En effet, si la CGT réclame une revalorisation de salaires, les patrons du secteur rétorquent - sur la foi d'une enquête auprès de 1.200 entreprises franciliennes - que les rémunérations brutes annuelles s'échelonnent de 18.600 euros pour un ouvrier à 44.000 euros pour un conducteur de travaux.

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