Malgré les tentatives de médiation entre héritiers et représentants du groupe Sika, et malgré les preuves de bonne volonté apportée par le p-dg de Saint-Gobain, les négociations n'aboutissent pas. La bataille juridique se poursuit donc.
La hache de guerre n'est pas encore enterrée entre Sika et Saint-Gobain. Des membres du groupe de chimie suisse ont rencontré la holding Schenker-Winkler (qui représente les héritiers) chez un juge dans le canton de Zoug pour trouver un accord ce mardi 12 mai 2015. Mais, selon la holding, "l'audience n'a, comme attendu, apporté aucun accord concernant la question de la restriction des droits de vote".
Les deux parties vont donc continuer à s'affronter sur le terrain juridique. Lors de l'assemblée générale de la société helvète, qui s'est tenue au mois d'avril, les droits de vote de la famille Burkhard, avaient été restreints sur certaines questions, dont l'élection du président et des administrateurs, ce que contestent la holding et Saint-Gobain. Car l'industriel français entend bien faire main basse sur Sika en évitant de passer par une coûteuse offre publique d'achat et en limitant son offensive aux 16,1 % de capital détenus par les héritiers du fondateur, parts auxquelles sont associées 52 % des voix.
Tout le monde campe sur ses positions
De son côté, Pierre-André de Chalendar a donc poursuivi son travail de pédagogie en adressant une lettre ouverte aux actionnaires et aux employés réticents. Reprise dans les journaux suisses Schweiz am Sonntag et Zentralschweiz am Sonntag, elle précise sa pensée. Il assure que "sa claire intention n'est ni de procéder à des licenciements d'employés de Sika, ni à une quelconque restructuration" dans le cadre du rachat. N'entendant rien céder sur l'opération de prise de contrôle avec l'aide de la seule famille Burkhard, Saint-Gobain continue d'affirmer que l'accord conclu en toute discrétion avec les cinq héritiers - qui pourraient se partager les 2,6 Mrds € proposés - est parfaitement conforme au droit. Jusqu'à présent, les autorités suisses de surveillance des marchés financiers ont été d'accord avec cette opinion. Elles ont notamment rejeté un recours déposé par la fondation Bill & Melinda Gates, actionnaire de Sika opposée au projet de rachat par le groupe français.