Le groupe français de matériaux de construction Saint-Gobain a connu une année 2013 difficile, enregistrant un repli de son chiffre d'affaires et de son bénéfice net. Mais l'amélioration constatée au second semestre devrait se poursuivre en 2014.
Après un premier semestre difficile, le groupe Saint-Gobain a connu une deuxième moitié d'année 2013 plus favorable, confirmant "le scénario d'un redressement du résultat d'exploitation (…) grâce à la reprise de certains pays d'Europe occidentale, en particulier le Royaume-Uni et l'Allemagne, ainsi que l'amélioration de la zone Asie et pays émergents", selon Pierre-André de Chalendar, le président-directeur général. Tous les pôles et activités ont enregistré une amélioration au second semestre, profitant de la meilleure tendance des marchés en Europe occidentale, en Asie et dans les pays émergents. Cependant, sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires affiche une baisse de -2,7 % pour s'établir à 42 Mrds €. Le résultat net est, quant à lui, en fort recul, à 595 M€ (-14,1 %), soit 100 M€ de moins qu'en 2012, tout en demeurant largement excédentaire. "En dépit de la baisse du CA, sur l'année 2013 la marge d'exploitation du groupe se maintient à 6,6 %", se félicite Saint-Gobain.
Sauvé par le dynamisme asiatique et des émergents
Le groupe annonce avoir augmenté ses prix de vente tout en réduisant les coûts par rapport à ceux de 2012 (-600 M€), en particulier dans le vitrage où la marge a doublé en un an. L'industriel a aussi réduit ses investissements de 400 M€ environ "grâce à une optimisation de leur programmation et à des économies de coûts unitaires, tout en maintenant une forte priorité aux investissements de croissance hors Europe occidentale". Pôle par pôle, les "Matériaux innovants", qui regroupent les activités vitrage et matériaux haute performance, ont vu leur activité s'infléchir (-0,7 %) tout en améliorant la marge d'exploitation. Le pôle "Produits pour la Construction" a vu son CA progresser de +1,9 %. Divisé en "Aménagement intérieur" et "Aménagement extérieur", ce pôle s'est appuyé sur le marché américain et sur la croissance soutenue en Asie et dans les pays émergents. "La Canalisation, comme anticipé, affiche au second semestre une croissance interne en hausse à deux chiffres bénéficiant de la reprise de l'export. Quant aux mortiers industriels, ils poursuivent une bonne croissance", détaille le bilan.
Le pôle "Distribution bâtiment", malgré le rebond enregistré au second semestre connaît un recul de -1,4 % sur l'année. L'entreprise explique : "Sur l'année, le Royaume-Uni affiche une bonne croissance grâce à la nette reprise depuis le mois d'avril. L'Allemagne et les pays nordiques se stabilisent avec le retour de la croissance au second semestre. En France, l'activité reste en retrait mais continue de montrer une bonne résistance grâce à des gains de parts de marché. Enfin, les Pays-Bas et l'Europe de l'Est continuent de souffrir d'une contraction de leurs marchés. Hors Europe, le Brésil conserve un bon rythme et les Etats-Unis s'améliorent légèrement au second semestre". En effet, géographiquement la France affiche un net recul de l'activité générale de Saint-Gobain (-3,8 %), mais le groupe affirme tirer son épingle du jeu dans un contexte macroéconomique difficile "grâce à son exposition à la rénovation".
Stratégie 2013-2018
Le groupe poursuivra la mise en œuvre de sa stratégie suivant des axes principaux : concentration sur les activités à forte valeur ajoutée et à plus faible intensité capitalistique, accroissement de la présence dans les pays émergents en faisant évoluer le portefeuille d'activité, renforcement sur des produits et solutions différenciées par un effort de R&D et poursuite du plan de réduction des coûts avec un objectif de 800 M€ d'économies en deux ans (dont 450 M€ en 2014). Pour l'année en cours, Saint-Gobain devrait bénéficier de la poursuite de la reprise aux Etats-Unis, d'un niveau de croissance satisfaisant dans les pays émergents et d'une stabilisation de la conjoncture européenne. L'entreprise va maintenir sa politique d'augmentation des prix de vente et son programme d'investissements industriels (1,5 Mrd € dont 550 M€ hors Europe). La cession de Verallia North America sera finalisée au cours du premier semestre.
