Dans un mois, le 23 mai, le plus important projet américain de Rem Koolhaas ouvrira ses portes. Selon l’architecte néerlandais, la nouvelle «Seattle Central Library est un édifice qui concilie à la fois la stabilité et l’instabilité».

La nouvelle bibliothèque centrale de Seattle, conçue par l’agence néerlandaise de l’architecte Rem Koolhaas (OMA, Office for Metropolitan Architecture) avec la collaboration des architectes locaux de LMN, est envisagée de manière dynamique, comme une vitrine de l’information, un lieu de réflexion et de pensée. L’ambition est de redéfinir et de réinventer la bibliothèque comme une institution non plus exclusivement dédiée au livre, mais comme un magasin d’information où tous les médias - anciens et nouveaux - sont accessibles simultanément. Le fait qu’une bibliothèque puisse emmagasiner le contenu digital de toutes les autres représente un potentiel de réflexion sur les nouvelles formes d’emmagasinage et de valorisation des livres.
La Seattle Public Library est donc compartimentée en cinq plate formes de taille, de densité et d’opacité différente, adaptées à chaque élément du programme.

La superposition d’étages, typiques des tours américaines, est génétiquement modifiée pour faire émerger un bâtiment qui est à la fois sensible (les inclinaisons laissent entrer de grandes quantités de lumière naturelle), contextuel (chaque côté réagit différemment aux conditions urbaines) et emblématique d’une nouvelle modernité à Seattle. Au lieu d’empiler chaque élément du programme les uns au-dessus des autres dans un simple volume rectangulaire - parking, bureaux du personnel, auditorium, bibliothèque comprenant 1,4 millions de livres, salle de lecture - les architectes ont perchés et contrebalancés des blocs en hauteur donnant au bâtiment une silhouette irrégulière.
Un mur-rideau à motif alvéolé constitué d’acier et de verre vient porter et uniformiser le volume multi facette de l’édifice (onze étages, 40.000 m2).

Construite au 1000 Fourth Avenue pour un coût de 165 millions de dollars (mobilier compris), la nouvelle bibliothèque centrale de Seattle a été récompensée en novembre 2003 par le « Canadian Institute of Steel Construction » (CISC) pour son utilisation novatrice de l’acier. Le «Krentz Award» honore les prouesses en matière d’ingénierie et d’architecture où s’illustrent, dans leur fonction ou dans leur esthétique, des éléments structurels en acier. La nouvelle bibliothèque a été récompensée comme étant un exemple remarquable d’ingénuité et d’innovation, notamment pour la manière dont l’acier supporte l’édifice. Edifice qui entre parenthèses a nécessité l’utilisation de 4.644 tonnes d’acier pour sa construction, soit 20 fois le poids de la Statue de la Liberté.
La structure d’acier - ingénieurs : Arup (Londres et Los Angeles) et MKA (Magnusson Klemencic Associates) - supporte les poussées latérales exercées par le vent et les tremblements de terre, ainsi que le poids de la peau extérieure du bâtiment, un mur-rideau. Ce mur-rideau consiste en une série de panneaux de verre - à double, voire à triple vitrage - enclose dans une maille d’aluminium. Il procure aux utilisateurs de la bibliothèque un grand confort de lecture en les protégeant du bruit, de la chaleur et des rayons du soleil. Cette structure porteuse extérieure permet de réduire les appuis à l’intérieur du bâtiment (plate formes en béton).

Une des caractéristiques de la bibliothèque se trouve dans la spirale de livres qui s’enroule sur quatre niveaux jusqu’à la salle de lecture où s’ouvre une large vue sur le Mont Rainer et la baie d’Elliott. La salle est ample avec un plafond qui culmine à 12 mètres de haut, et un revêtement mural en bois de noyers. 8.000 visiteurs par jour sont attendus durant les premières années de fonctionnement de la bibliothèque (4.000 après quelques années).

www.spl.org
www.oma.nl
www.lmnarchitects.com

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