La publication de la RT 2012 constitue en ce moment une des thématiques principales du salon Equip'baie. Sensibilisation, information et applications : les métiers de la baie sont sur le front.
«La performance énergétique des bâtiments est une mesure phare du Grenelle de l'Environnement et le législateur a souhaité fixer et inscrire dans la loi les objectifs en ce qui concerne les performances des constructions nouvelles», a rappelé en introduction David Juin, chef de projet réglementation thermique au ministère de l'Ecologie, du Développement durable, du Transport et du Logement (MEDDTL), lors d'une conférence sur le thème de la RT 2012 et de ses applications au salon Equip'baie.
«Trois exigences de résultats constituent réellement le cœur de cette RT 2012», poursuit le chef de projet. La première concerne l'exigence d'efficacité énergétique minimale du bâti, le Bbio, qui va limiter le besoin en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l'éclairage. La seconde exigence cible celle de consommation maximale en énergie, Cep max et la troisième vise la température intérieure atteinte au cours d'une séquence de 5 jours chauds. «Cette dernière est identique à la RT 2005 et n'a pu être modifiée pour la nouvelle RT», souligne David Juin.
Ce dernier est également revenu sur le Bbio, indiquant que le rôle de cet indicateur était de rendre compte de la qualité de la conception et de l'isolation du bâtiment indépendamment du système de chauffage. «Cet indicateur valorise également la conception bioclimatique et l'isolation performante, et il remplace le Ubat présent dans la RT 2005. Ce dernier ne prenait en compte que le niveau d'isolation du bâti», a ajouté le chef de projet RT du MEDDTL.
Le chauffage un des axes de la RT 2012
La deuxième partie de la conférence abordée par Adrien Parquier, responsable technique menuiserie parquets de la FFB CMP, portait sur l'application de la RT 2012 sur le secteur de la baie. Cette présentation a été traitée sous trois angles : celui du chauffage en période froide, du refroidissement et de l'éclairage.
Ainsi pour diminuer les consommations liées au chauffage, au niveau de la baie, Adrien Parquier précise qu'il faut augmenter le niveau d'isolation thermique par des produits performants et par une optimisation de l'utilisation du couple fenêtre associée à la fermeture. Dans ce cas, le calcul du Bbio prendra en compte les fermetures avec leur système de gestion, qu'il soit manuel, motorisé, centralisé… Quant à l'ancien coefficient moyen Ujour-nuit de la RT 2005, il sera pondéré dans la RT 2012 selon l'efficacité énergétique de l'ensemble liée au mode de gestion.
De plus, et toujours afin d'augmenter le niveau d'isolation thermique des fenêtres, il est recommandé aux entreprises, une mise en œuvre des organes de la baie qui soit bien conçue et soignée, afin d'éviter les ponts thermiques au pourtour de cette dernière.
Autre point abordé par Adrien Parquier, celui de l'augmentation des apports solaires. En effet, «pour diminuer les consommations liées au chauffage en période froide, il faut favoriser les apports solaires», ajoute-t-il. Ainsi, il faut augmenter la surface vitrée totale d'un bâtiment, et «la surface des baies devra être supérieure à 1/6 de la surface habitable. Ensuite, il sera nécessaire d'augmenter le facteur solaire des produits en agissant sur les vitrages équipés de facteurs solaires élevés et prendre des menuiseries avec une ossature assez fine», poursuit le responsable technique.
De plus, la bonne orientation des baies est également un facteur important à l'augmentation des apports solaires. Ainsi, en période froide, et sur une estimation de calcul d'un flux reçu sur la saison pour 1 m2 de baie vitrée, «il a été constaté que pour une menuiserie exposée plein sud on obtient 530 kWh, pour la même baie mais orientée est ou ouest, on est à 250 kWh et pour celle orientée nord, on est à seulement 80 kWh», énumère Adrien Parquier.
Enfin, il faudra réduire les défauts de perméabilité à l'air au niveau de la baie car des fuites récurrentes ont été constatées au niveau des menuiseries, qui «représentent environ 41% des déperditions», précise Adrien Parquier. Une attention particulière est à donner à la liaison entre traverse haute dormante et coffre ainsi qu'au passage de manœuvre. Cette nouvelle RT 2012 imposera donc un niveau de perméabilité de 0,6 m3/h/m2 de paroi pour les maisons individuelles et de 1 m3/h/m2 pour les immeubles collectifs.
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