CONJONCTURE. Le syndicat de spécialité Routes de France a tenu son assemblée générale le 17 juin. A cette occasion, il a revu à la baisse ses prévisions d'activité, anticipant une forte chute dont l'ampleur dépendra beaucoup de la relance des projets locaux.
Le 17 juin, Routes de France a tenu son assemblée générale. Bien qu'elle n'ait pas été l'occasion d'un grand rassemblement, le syndicat de spécialité a voulu en profiter pour faire passer quelques messages, et lancer un appel à la relance de l'investissement dans les territoires.
Présidée par Bernard Sala depuis janvier 2020, l'organisation professionnelle doit revoir considérablement ses prévisions d'activité, à cause de la crise sanitaire. Après une croissance de 6% en volume l'an dernier, 2020 ne sera pas stable, comme cela était envisagé en début d'année. Désormais, Routes de France table sur une baisse conséquente du chiffre d'affaires.
Chiffre encore provisoire
Cette chute est pour le moment estimée à 18%. Chiffre provisoire puisque "le niveau d'activité en fin d'année 2020 dépendra avant tout de la volonté des maîtres d'ouvrage locaux de réaliser l'ensemble des chantiers qui étaient prévus ou engagés".
Il dépendra aussi de la capacité à relancer de nouveaux appels d'offres rapidement, et de l'ampleur de cette reprise. "Grâce à la commande publique, les collectivités locales ont à leur disposition un levier puissant qu'elles peuvent actionner dès maintenant", estime Routes de France.
Attentes fortes
Au-delà de soutenir les entreprises de travaux routiers, "la modernisation et l'adaptation des infrastructures de mobilité et des espaces publics aux nouveaux usages" offrent l'opportunité "d'engager nos territoires dans l'action au service de tous", argumente Routes de France. D'autant que "dans le domaine des infrastructures de transport et de mobilité", comme dans celui de "l'aménagement de l'espace public" dans lesquels interviennent les adhérents de l'organisation, "les attentes de nos concitoyens sont importantes".
Pour justifier ses dires, Routes de France avance que "le dynamisme économique comme l'accessibilité au travail, à l'éducation, aux soins…nécessitent des solutions de transport et des aménagements adaptés aux usages de chacun". De même, elle considère que "la qualité du cadre de vie est une composante essentielle de la cohésion sociale".
"Concevoir dès aujourd'hui les mutations énergétiques"
Surtout, "les impératifs environnementaux poussent à repenser nos modes d'action et à innover". Or, ses entreprises sont "prêtes à répondre aux attentes des maîtres d'ouvrage dans un contexte financier compliqué, à proposer des solutions techniques et environnementales innovantes, à être challengées sur des critères de performance, des critères d'efficacité énergétique et des impératifs de frugalité", assure Routes de France.
Mais pour cela, il faut dès aujourd'hui "concevoir les mutations énergétiques et écologiques porteuses d'avenir", alerte-t-elle. Si c'est vers les territoires que semble se tourner Routes de France, elle insiste malgré tout sur le fait que "l'année 2020, comme les perspectives 2021 dépendront aussi d'une décision nationale en faveur d'un plan d'urgence puis de relance", qui devra s'appuyer sur l'investissement public tant national que local.
"Les défis sont immenses", estime le syndicat de spécialité. Et la réponse des pouvoirs publics dans les prochaines semaines aura un impact à la fois sur le maintien de l'emploi, prévient-il, mais aussi sur la "formation de nos jeunes", sur le "dynamisme de nos territoires", ainsi que sur "l'efficacité des services du quotidien".