Passer ses vacances dans une roulotte ou un bus impérial sans pour autant se déplacer, c'est possible dans le Calvados où une architecte paysagiste a transformé en maisons d'hôtes de charme ces engins du siècle dernier devenus sédentaires.

En bas les pièces à vivre, en haut une chambre à coucher avec deux lits et la salle de bains: ce bus impérial descendu tout droit d'Ecosse a entamé une seconde carrière après avoir sillonné les rues d'Edimbourg dans les années 60 et 70. Planté dans un grand parc vallonné et boisé parcouru par une rivière à Saint-André d'Hébertot, en plein Pays d'Auge, à quelques kilomètres de Deauville, le célèbre véhicule rouge a fière allure même s'il ne roule plus.

Dans ce nid de verdure, on découvre aussi, au détour d'un chemin ou derrière un bosquet, une vaste roulotte hollandaise, une petite roulotte française de forains vieille de plus d'un siècle, une roulotte cantine en alu qui a appartenu à un cirque ou encore une longue caravane américaine Air Stream des années 60 meublé en formica. Certains engins sont encore à l'état d'épave comme cet autre bus impérial appelé à devenir un loft.

Antoine Arnoux, un architecte paysagiste de 46 ans, a aménagé avec goût certains de ces véhicules en petites maisons de vacances qu'il propose depuis début juillet à la location pour 80 ou 90 euros la nuit. «C'est un nouveau tourisme très écolo qui n'est pas contraignant pour le sol puisqu'il ne nécessite pas de béton et qu'il ne faut que quelques jours pour que la nature reprenne le dessus lorsque la roulotte est enlevée», dit-il en saluant «le côté mesuré» des sociétés nomades.

Antoine Arnoux a acheté ces roulottes ou ces bus en surfant sur internet. «Il faut compter entre 15.000 et 30.000 euros pour une roulotte en sachant qu'il n'en existe pas énormément car dans la tradition gitane elle était souvent brûlée à la mort de son propriétaire», explique-t-il.

Les premiers clients sont ravis. Katia qui habite Etretat (Seine-Maritime) cherchait un séjour «dépaysant» sans devoir beaucoup rouler. «J'ai tapé roulotte sur Internet et je suis tombée sur le site», indique-t-elle, en prenant le frais sous un chêne centenaire. Pour quelques jours, elle loge avec ses deux enfants dans l'ancienne roulotte cantine et son décor rouge et jaune très seventies. «La roulotte, c'est une invitation au voyage, on sent qu'on peut partir même si elle ne bouge pas», selon Katia.

Pour le moment, Antoine Arnoux propose trois de ses engins à la location. S'il obtient les autorisations nécessaires, il passera à sept ou huit. Mais pas plus. C'est la condition, dit-il, pour que l'endroit reste «exceptionnel» et une alternative au «tourisme de masse».

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