Alors que les Internationaux de Tennis de Roland Garros battent leur plein, le projet d'extension du site annoncé début 2011 est loin de faire l'unanimité. Des associations de défense du patrimoine ont présenté ce jeudi un contre-projet afin de préserver l'intégrité du jardin des serres d'Auteuil. Explications.
Les associations contre-attaquent ! Pas question de laisser le jardin d'Auteuil où se situent les serres de Jean-Camille Formigé être grignoté par le projet d'extension du stade de Roland Garros.
Dénonçant le programme soutenu par la mairie de Paris et la Fédération française de Tennis, Vieilles Maisons Françaises (VMF) et la société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) pointent du doigt plusieurs incohérences. En premier lieu, elles dénoncent la destruction de 2.300 m2 de serres chaudes abritant 5 collections végétales classées dont des fleurs rares pour y construire une enceinte de 4.950 places ; la démolition de 1.000 m2 de serres techniques construites en 2003 ainsi que la disparition du court n° 1 de 3.800 places imaginé par l'architecte et tennisman Jean Lovera et l'architecte Claude Girardet en 1980. Sans oublier de déplorer la privatisation de l'avenue Gordon Bennett, une artère «indispensable aux Boulonnais» et l'occupation de 80% du jardin pendant la compétition de tennis.
Dénonçant le programme soutenu par la mairie de Paris et la Fédération française de Tennis, Vieilles Maisons Françaises (VMF) et la société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) pointent du doigt plusieurs incohérences. En premier lieu, elles dénoncent la destruction de 2.300 m2 de serres chaudes abritant 5 collections végétales classées dont des fleurs rares pour y construire une enceinte de 4.950 places ; la démolition de 1.000 m2 de serres techniques construites en 2003 ainsi que la disparition du court n° 1 de 3.800 places imaginé par l'architecte et tennisman Jean Lovera et l'architecte Claude Girardet en 1980. Sans oublier de déplorer la privatisation de l'avenue Gordon Bennett, une artère «indispensable aux Boulonnais» et l'occupation de 80% du jardin pendant la compétition de tennis.
Les quatre axes de développement du contre-projet
Afin de contrecarrer ces plans, les associations ont décidé de passer à l'offensive mais en apportant des solutions : «Un gage de notre bonne volonté», précise Alexandre Gady, président de SPPEF. Ainsi, le contre-projet présenté jeudi s'inscrit autour de quatre axes : le maintien du court n°1 qui n'a qu'une trentaine d'années : «Le détruire et le remplacer serait une dépense aussi considérable qu'inutile», selon les associations. Deuxième point avancé : la couverture partielle de l'autoroute A13, soit 4.000 m2 en prolongation des 2.400 m2 existants au nord du Fonds des Princes. Ce chantier doit permettre d'installer 5 courts d'entrainement. Si cette construction soulève d'ores et déjà des interrogations, les associations sont allées jusqu'à la chiffrer en évoquant la somme de 25 millions d'euros. «La Ville de Boulogne nous a indiqué récemment qu'elle serait prête à prendre en charge une partie significative du paiement de la couverture de l'A13», confie Philippe Toussaint, président de Vieilles Maison Françaises. Par ailleurs, le contre-projet prévoit de réimplanter une place des Mousquetaires entre les courts Suzanne Lenglen et Philippe Chatrier. Elle prendrait ainsi la place des courts déplacés sur la dalle au dessus de l'autoroute (A13). Enfin, les associations ont également envisagé la construction d'un nouvel équipement de 3.000 places au Fonds des Princes. Au final, «l'idée est donc de resserrer le dispositif », souligne Alexandre Gady.
Un projet pour ouvrir à des discussions
A travers ces propositions, les associations comptent bien ouvrir des discussions avec la mairie de Paris et la Fédération française de Tennis. Reste à savoir si elles seront entendues. D'autant plus que le processus semble mal engagé puisqu'en juillet 2011, la Ville a déjà affirmé lors du Conseil de Paris que les serres historiques d'Auteuil n'étaient pas menacées. Elle avait également déclaré que la couverture du périphérique, proposée par les défenseurs des serres, coûtait trop cher. Dans ce contexte tendu, des recours pourraient être déposés et des procédures engagées. La partie ne fait donc que commencer…
Découvrez le projet retenu par la ville de Paris et la FFT ici
Plus de détails sur les serres an pages suivantes...
Allée des serres
Plusieurs associations de défense du patrimoine ont proposé un contre-projet pour l'extension du stade de Roland Garros. Objectif : préserver les serres du jardin d'Auteuil. En effet, le projet imaginé par les architectes et paysagistes Marc Mimram et Michel Corajoud, empiète sur le jardin des serres.
Les serres de Formigé
Dessiné à la fin du 19ème siècle par Jean-Camille Formigé, le jardin comprend des serres métalliques remarquables.
Serres Auteuil
Chapelles de serres chaudes
Chapelles de serres chaudes renfermant des collections botaniques classées. Dans le projet de la Fédération de Tennis, il est prévu qu'elles soient détruites.
Intérieur serre chaude
Les serres chaudes abritent des espèces végétales en voie de disparition.
Serres techniques
1.000 m2 de serres techniques construites en 2003 devraient disparaitre.
Court Suzanne Lenglen
Le contre-projet prévoit d'intégrer la place des Mousquetaires à la place des courts d'entrainement situés entre les courts Suzanne Lenglen et Philippe Chatrier.
Terrain d'entraînement
Terrains d'entraînement situé entre le court Suzanne Lenglen et Philippe Chatrier.
Le contre-projet prévoit d'installer des courts d'entraînement sur une dalle au dessus de l'A13.
Vue sur Roland Garros
Court d'entraînement et court Philippe Chatrier.
