CONDITIONS DE TRAVAIL. Après le suicide de deux salariés de la branche Infrastructures du groupe Eiffage la semaine dernière, la CFDT a décidé d'interpeller le géant du BTP pour le pousser à analyser la situation. Sur Batiactu, Eiffage se défend.
La CFDT Construction et bois hausse le ton contre Eiffage. Après "une série de suicides", elle "accuse" le géant du BTP à la manière d'Emile Zola. Dans un communiqué, daté du 10 octobre, le syndicat rappelle qu'il a alerté il y a un an la direction du groupe sur "une série de suicides et de tentatives de suicides dans tout le groupe depuis 2 ans". Or, la CFDT Construction et Bois indique que le groupe "vient de connaître deux nouveaux suicides" la semaine dernière. Pour ce syndicat "la plupart de ces suicides sont en lien avec le travail, et corroborent les témoignages rapportés par de nombreux collaborateurs d'Eiffage sur la pression accrue au travail".
Contacté par Batiactu, Jean-Michel Gillet, secrétaire national de la CFDT Construction et Bois, explique que le syndicat réclame "depuis longtemps" une "analyse de la situation" "pour identifier les causes" et que cela soit mentionné dans l'accord sur les RPS (Risques Psycho Sociaux). "Nous attendons que la direction réagisse", ajoute-t-il accusant "le groupe de faire la sourde oreille". Dans son communiqué, la CFDT "accuse" le groupe de refuser "de prendre des mesures permettant d'éviter ces situations".
Eiffage assure être attentif aux conditions de travail de ses salariés
Face à ces critiques virulentes, une porte-parole d'Eiffage assure que la société est "attentive aux conditions de travail de ses 63.000 salariés". Interrogée par Batiactu ce mardi, elle déclare : "Evidemment que nous sommes attentifs à tous ces sujets pour éviter de nouveaux drames", indiquant que le groupe Eiffage poursuit ses discussions avec l'ensemble des organisations syndicales sur les risques psycho-sociaux. Elle ajoute par ailleurs que le groupe est "en phase de négociation sur la question des RPS".
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La porte-parole du groupe de BTP en profite pour rappeler que des "référents psycho-sociaux existent" et qu'une "formation se poursuit pour l'ensemble des managers". "Nous prenons ces mesures à bras-le-corps !", assure-t-elle. Enfin, le groupe de BTP affirme que des enquêtes paritaires seront menées.